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Une vie suspendue
De Jocelyne Saab (1985, Lib, 1h30) avec Jacques Weber, Hala Bassam...
Comme les journaux, nourris d’actualité et répondant à un besoin d’immédiateté, le cinéma travaille pour les historiens. Mais du fait des délais inhérents à sa fabrication, il bénéficie d’un temps de latence et d’analyse permettant aux événements dont il s’inspire de décanter, aux passions de refroidir ; aussi peut-il lui-même faire œuvre d’historien. Depuis une triste décennie, les soubresauts politiques frappant tout particulièrement les pays bordant la Méditerranée ont, c’est fatal, infusé dans la sphère intellectuelle et artistique, contaminant le cinéma. Glanant chaque année un solide échantillon représentatif des productions d’Afrique et du Moyen-Orient, le festival Cinémas du Sud a été le témoin attentif des Printemps arabes vus par le 7e art, de la situation des réfugiés et autres harragas ; et l’on se doute que les actuelles turbulences algériennes seront au cœur des prochaines éditions. En attendant, le millésime 2019 a de respectables arguments à défendre.
Sur les neuf longs-métrages présentés, huit ont déjà remporté les suffrages du public dans différents festivals du globe — le dernier étant la reprise d’Une vie suspendue (1985), en hommage à la réalisatrice Jocelyne Saab disparue en janvier. Chaque séance est accompagnée par Abdellah Zerguine, le directeur artistique du festival, et nombre d’entre elles bénéficient du concours des cinéastes. On attend avec impatience la Syrienne Soudade Kaadan pour Le Jour où j’ai perdu mon ombre mais aussi l’Algérienne de haute lignée Yasmine Chouikh pour son premier long Jusqu’à la fin des temps. Quelques réalisateurs seront aussi de la partie, tels l’Égyptien Ahmed Magdy pour The Giraffe, la Tunisienne Nejib Belkadh avec Regarde-moi, le Marocain Mohcine Besri pour Une urgence ordinaire ou encore le Palestinien Muayad Alayan pour la clôture avec The Reports Sarah & Saleem. La promesse d’effectuer autant de kilomètres sans bouger de son fauteuil a de quoi désorienter…
Cinémas du Sud
À l’Institut Lumière du 10 au 13 avril
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