Dix expositions à voir à Lyon début 2023

Sélection / Dans les musées, les centres d’art, les galeries, notre sélection de dix expos (et un peu plus) à ne pas rater en ce début d’année 2023.

Marc Riboud, double regard

On commémore cette année les cent ans de la naissance du photographe et globetrotter Marc Riboud (1923-2016). Le Musée des Confluences lui rendra hommage en 100 images retraçant sa carrière d’artiste et de reporter, animée aussi bien par la composition soignée de l’image que par la rencontre humaine. La Galerie Le Réverbère expose elle aussi le photographe en se focalisant sur ses images au Japon. En 1958, son séjour au Japon clôt plusieurs années de reportages en Asie (Inde, Chine, Afghanistan, Indonésie…). Il y est frappé par un pays écartelé entre modernisation occidentale et traditions orientales, et en ramène de nombreuses photographies. Ses images dialoguent au Réverbère avec celles de Géraldine Lay (née en 1972) qui a effectué plusieurs séjours au Japon de 2016 à 2019.

Marc Riboud, Géraldine Lay, Le Japon en Duo, Galerie Le Réverbère jusqu’au 11 mars.
Marc Riboud 100 photographies pour cent ans, Musée des Confluences, du 24 février au 31 décembre


Taysir Batniji, photos migrantes

Né en 1966 à Gaza dans une famille de marchands de tissu, Taysir Batniji a suivi des études d’art à Naplouse puis en France. Il vit aujourd’hui entre la France et la Palestine. Sa série « Immersion », Home Away from home, présentée au Bleu du Ciel est le fruit d’une commande photographique où l’artiste a voulu « retracer l’histoire et le parcours de quelques-uns de mes cousins qui, diplômés d’université, avaient tous choisi d’émigrer et de s’installer aux États-Unis à compter des années 1960, ère d’immigration économique. Était-ce l’attrait du rêve américain ? Un pur hasard ou une lubie ? ». En parallèle, Taysir Batniji présente 16 images de son « journal intime » à Gaza.

Au Bleu du ciel, jusqu’au 4 mars


Le Musée des Beaux-Arts de Oman à Chicago

La très belle exposition « Poussin et l’amour » (complétée par l’exposition-dossier « Picasso/Poussin/Bacchanales ») est encore visible au Musée des Beaux-Arts jusqu’à début mars. Le musée enchaînera ensuite au printemps avec la présentation d’une vingtaine d’œuvres remarquables du Musée d’Oman, puis, en juin, avec une exposition monographique consacrée au peintre américain méconnu Robert Guinan (1934-2016). S’inscrivant dans le sillage de Edward Hopper, Guinan peint la face cachée des Etats-Unis et de la ville de Chicago en particulier, avec ses portraits de noirs américains, de scènes de rues ou de métro, ses scènes de bar…

Au Musée des Beaux-Arts : Poussin et l’amour jusqu’au 5 mars. Les Trésors du musée d’Oman au printemps 2023. Robert Guinan, un peintre à Chicago en marge du rêve américain en juin.


Peinture et dessin à Slika

La Galerie Slika présentera en début d’année une exposition collective rassemblant six artistes contemporains, œuvrant sur toile ou sur papier : Ces McCully, Mark Corfield-Moore, Martin Kacmarek, Sophie Vallance Cantor, Luca Bjørnste et Michael Swaney. Que ce soit chez l’artiste australienne installée en France Ces McCully, l’écossaise Sophie Vallace Cantor, le slovaque Martin Kacmarek, ou le canadien Michael Swaney, l’influence de l’art naïf revient très fort à travers des univers à chaque fois singuliers.

À la Galerie Slika, à partir du 12 janvier


Ibn El Farouk, photographe sans appareil

Vivant entre Casablanca et Paris, Ibn El Farouk a suivi des études de philosophie avant de se consacrer à la photographie. Une photographie bien particulière puisque l’artiste s’intéresse beaucoup moins à sa capacité de narration ou de reproduction du réel, qu’à sa propre matérialité chimique et physique (pellicule argentique, émulsions, papiers de tirage…). Ses photos "abstraites" sont autant d’images avant l’image, hors l’image, latentes d’autres images… Un très beau travail nommé Décalcomanie d’émulsion à découvrir à la galerie Regard Sud.

À la Galerie Regard Sud, du 19 janvier au 18 mars


Madeleine résistant

98 ans et une verve intacte ! La résistance Madeleine Riffaud racontait en septembre dans une tribune parue dans La Croix « l’état lamentable du secteur de la santé ». Suite à un Covid long, elle avait dû se rendre à l’hôpital Lariboisière à Paris pour un examen d’urgence où elle a passé 24h avant son transfert dans une clinique privée. Sa participation active à la Résistance (et la torture, condamnations à mort …) ont fait l’objet d’une BD scénarisée par Jean-David Morvan et dessinée par Dominique Bertail dont le tome 1 vient tout juste d’être primée au festival Angers BD. Ce sont les planches de « Madeleine résistante » ainsi que des objets du CHRD pour contextualiser ce récit qui seront exposé et faire, de son vivant, un véritable hommage à celle qui après la guerre, est devenue écrivaine, poétesse et grande reportrice sur d’autres guerres (Vietnam, Algérie…) pour L’Humanité.

AU CHRD, du 1er février au 4 juin


Mystérieux Hervé Bréhier

« J'évite les images, les sujets. J'aime les œuvres mystérieuses, aux grammaires simples, directes. Pièces qui frappent sans précaution, sans détour, sans médiation ; pas d'effets, pas de trucs. » écrit l’artiste Hervé Bréhier (né en 1968 à Lyon). On a hâte de découvrir Point d’affleurement, ses œuvres à la BF15, qui touchent à tous les médiums : sculpture, vidéo, dessin, performance, installation. Et qui, toujours, sont reliées à leur environnement d’exposition et à une réalité matérielle "brute".

À la BF15, du 3 février au 25 mars


Corps à corps au MAC

Le Musée d’art contemporain consacre sa programmation 2023 au thème large du corps, avec, dans un premier temps, trois expositions. Le danois Jesper Just (né en 1974) présentera ses grandes installations vidéos à la qualité cinématographique où le corps est en proie ou en lien avec la technologie : électrodes captant le mouvement, IRM et imagerie cérébrale, réseaux tubulaires, écrans, etc. Le tout visant à une étrange et ambivalentes « tech-poésie » selon le terme de l’artiste… À l’inverse, le duo suédois Nathalie Djurberg et Hans Berg (tous deux nés en 1978) utilisent une esthétique potache et primitive dans leurs films d’animation, avec des corps burlesques, outrés, fantasmés, hybrides… A travers les tribulations de figurines en argile, ils nous immergent dans des scènes fantaisistes (et souvent transgressives) inspirées de l’univers des contes de fée. Ces deux expositions seront mises en regard avec une sélection d’œuvres des collections du MAC autour de la notion de « corps-frontière », avec des œuvres de Bruce Nauman, Tracey Rose, Steve McQueen…

Le corps dans la collection + Nathalie Djurberg & Hans berg + Jesper Just, au Musée d’art contemporain, du 24 février au 9 juillet 2023.


Camille Llobet aux sommets

Déjà exposée à plusieurs reprises à l’Institut d’Art Contemporain dans le cadre d’expositions collectives, Camille Llobet (née en 1982 à Bonneville) y présentera en mars une grande exposition personnelle, Fond d'air. Depuis 2013, l’artiste s’est beaucoup intéressée à la voix et au travail sur ses sonorités, textures, qualités. Ses œuvres sur la voix seront reprises à l’IAC, en parallèle avec un travail vidéo documentaire et artistique très récent sur la montagne intitulé Pâcheu.

À l'Institut d’Art Contemporain à Villeurbanne, du 9 mars au 28 mai


Afrique, mille vies d’objets

À la place de la très ample expo « Magique », s’installera au même endroit, sur plus de 700 m², « Afrique, mille vies d’objets », des masques, statuettes et autres collectionnés par le couple Ewa et Yves Develon qui avait déjà été au cœur d’une expo au Musée en 2019 « Désir d’art ». Le travail d’exploration de ce qu’ils ont acquis se poursuit pour mieux réfléchir aux usages, aux rites engendrés et incarnés par ces objets – environ 200 – provenant notamment du continent africain (Nigéria et Cameroun). Et témoigner « de l’étroite relation entre esthétisme, croyances religieuses et ordre social ». La scénographie contemporaine s’appuiera sur de nombreux films et photos-documentaire rarement présentés indique le Musée.

Au Musée des Confluences, du 9 juin au 18 février 2024

 

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