Voici une exposition exceptionnellement historique à la galerie Ceysson & Bénétière, qui se penche sur les œuvres de jeunesse de André-Pierre Arnal artiste né en 1939 à Nîmes. À partir de 1968, ce dernier rejoindra le groupe supports-surfaces (aux côtés de Claude Villat, Daniel Dezeuze...), qui s'attèle à déconstruire littéralement la peinture et à travailler à partir du matériau même des toiles, des cadres, des châssis...
Mais avant sa mue, entre 1960 et 1965, achevant ses études de lettres et d'histoire de l'art à Montpellier, André-Pierre Arnal œuvre d'abord dans l'informel, le travail de la matière picturale, le jeu avec les signes... On découvre dans la galerie une trentaine de monotypes (des gravures rehaussées) où l'artiste, sous l'influence de l'art informel de Jean Fautrier ou des toiles de Paul Klee, laisse libre cours à ses pulsions, ses pérégrinations formelles intuitives, les expressions de son inconscient.
L'ensemble est très beau, et l'on y apprécie tout particulièrement deux monotypes jumeaux, où Arnal enchevêtre en cascade et en tous sens des chiffres. Chiffres anarchistes et à la forte présence plastique.
André-Pierre Arnal, Œuvres sur papier, les origines (1960-1965)
À la Galerie Ceysson & Bénétière jusqu'au 11 février