Pauvre créature / Une illustration académique et dénuée de toute excentricité d'une figure pourtant à contre-courant. En salles le 10 avril 2024.
Dans le sillage d'imposants modèles (Elephant Man et Vénus Noire), Rosalie narre le destin d'une jeune femme à barbe dans la France de 1870. Pleine de rêves, elle se confronte au regard versatile des autres et celui, dur, de son mari. Comme sur La Danseuse, Stéphanie Di Giusto ne parvient qu'à de rares instants à faire décoller un drame historique guindé et prévisible. L'étrangeté et l'ivresse promises par le sujet sont comme anesthésiées. On ajoute une distribution inégale où Benoît Magimel et Nadia Tereszkiewicz s'imposent sans difficulté face à des seconds rôles en peine, notamment les Biolay père et fille. Surnage néanmoins la photo de Christos Voudouris magnifiant les textures et les carnations. Une approche picturale qui évite au film de sombrer totalement dans l'illustration ampoulée. En salles le 10 avril 2024.