Pour vous, les Hommes

Les Hommes, contrairement aux idées reçues, ne viennent pas de Mars. Ils viennent de New York et en ont en revanche assez sous la pédale (de disto) pour se faire entendre jusque sur la planète rouge. Soyez prévenus : le Sonic aura rarement si bien porté son nom que lorsqu'ils en fouleront la scène dimanche prochain. Benjamin Mialot

Brooklyn est en déshérence. Un nombre de voix croissant l'affirme. Victime de sa propre effervescence créative, celle-là même qui l'a vu ravir à Manhattan le titre de capitale mondiale de l'indie et couver la majorité des formations les plus excitantes du premier dixième du vingt-et-unième siècle (Grizzly Bear, Animal Collective, TV on the Radio, Dirty Projectors, Vampire Weekend, The National, LCD Soundsystem, Gang Gang Dance, on en passe et des meilleurs), le borough préféré des yuppies serait carrément en passe de devenir aussi lisse et clinquant que SoHo. Loyers de moins en moins abordables pour les créatifs, atmosphère de plus en plus étouffante de dogmatisme hip... Williamsburg est tombé, Greenpoint suivra bientôt. Désormais c'est à Los Angeles que ça se passe, mais aussi à Detroit, à Baltimore ou encore à Philadelphie. Très bien.

Des larsens et des hommes

Sauf que tout ça, c'est du gros bullshit. En tout cas en partie : si les cerveaux pop fuient Brooklyn, ce n'est pas parce qu'ils se rendent compte que leur oasis urbain était un mirage, mais parce qu'ils se font depuis deux-trois ans botter le derche par toute une génération de musiciens plus intéressée par la torture d'amplis et les cas sociaux que par le tripotage de tables de mixage et les réseaux sociaux. Ils ont pour nom Twin Stumps, Child Abuse, White Suns, Pop 1280, Bootblacks, Zulus, ou encore Extra Life et vous allez tôt ou tard entendre parler d'eux. En attendant, on nouera un mouchoir avec l'application d'un bourreau vérifiant la solidité d'un gibet pour ne pas rater la venue au Sonic, dimanche 5 février, de The Men, chef de file par défaut de ce mouvement préférant au salad bowl des hipsters à grosses lunettes le bon vieux melting pot des prolos à masques de soudeur. Pourquoi par défaut ? Parce que sa musique, insaisissable et abrasive, l'impose depuis deux albums, bientôt trois, comme le plus digne légataire des grands noms de la musique amplifiée (punk, rock, noise, shoegaze et tutti quanti) du tournant des années 90 : les Replacements, dont ils partagent la fulgurance mélodique, My Bloody Valentine, dont ils ont hérité le savoir-faire en matière d'érection de murs de guitares, Fugazi, qui leur a enseigné le sens et le respect des initiales DIY, Sonic Youth, Spacemen 3... Un vrai (mas)sacre du tympan.

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