Enquête / Près d'un an après le début de la pandémie (et leur fermeture consécutive), on est allé prendre quelques nouvelles de deux acteurs majeurs de la nuit grenobloise, l'Ampérage et le Drak-Art, qui animent d'ordinaire le quartier Chorier-Berriat.
L'Ampérage s'ouvre aux résidences
L'Ampérage, qui accueille soirées et concerts organisés par de nombreuses associations, vient de passer une année blanche, sans l'ombre d'un événement. Néanmoins, l'équipe garde le moral et communique beaucoup sur les réseaux sociaux, à travers plusieurs séries de vidéos : "Allo les orgas ?" (interviews des différentes structures qui produisent à l'Ampérage), "Première scène" (puisque c'est souvent sur cette scène que les musiciens de la cuvette font leurs premiers pas) et "Ampélove" (évocation par les artistes, les organisateurs et le public des meilleurs moments passés à l'Ampérage).
Depuis peu, quelques notes de musique résonnent à nouveau dans les lieux : « Nous mettons actuellement notre plateau à la disposition des résidences artistiques et formations, toujours dans le respect des contraintes, détaille Antoine Nemoz, chargé de communication. Nous gardons aussi la perspective de reprendre une activité de diffusion en jauge réduite et assise, celle-ci étant soumise à deux conditions indissociables : l'obtention des aides allouées aux jauges réduites et l'autorisation de réouverture des salles de spectacle par le gouvernement, la deuxième condition semblant, mois après mois, toujours un peu plus hors d'atteinte ». Il faut aussi noter que l'Ampérage continue son travail au sein des réseaux d'acteurs régionaux et locaux tels que Grand Bureau, Tempo et Résonance dont le Stud (association gestionnaire de la salle) fait partie. Et pour la suite ? « Nous gardons espoir, les "concerts tests" annoncés par le gouvernement nous laissant entrevoir une reprise des spectacles dans des conditions "normales", soit en jauge pleine et debout, représentatives du spectacle vivant que nous défendons. »
Au Drak-Art, les aides de l'État sont arrivées
En ces temps de crise, les rumeurs vont bon train. Les rideaux baissés et les portes closes de certains établissements, complètement fermés au public depuis bientôt un an, font l'objet de discussions, et les hypothèses les plus catastrophistes ne tardent pas à émerger. À quelques pas seulement de l'Ampérage, la situation du Drak-Art, l'un des rares clubs de Grenoble, suscite ainsi les inquiétudes et les interrogations. Le gérant, Amine Larabi, donne cependant des nouvelles relativement rassurantes : « Les aides de l'État sont arrivées début décembre. C'était long à venir, mais ça nous permet de payer les frais fixes et donc de tenir. » À la sortie du premier confinement, Amine Larabi avait songé à transformer le lieu en bar culturel avec des places assises mais... « Deux jours après avoir pris ma décision, les bars et les restaurants fermaient de nouveau leurs portes. Ça m'a calmé ! Depuis, j'attends tout simplement que la situation sanitaire s'améliore pour pouvoir rouvrir. En septembre, peut-être. »