Il existe deux façons de déconstruire le mythe du super-héros. D'une part, la méthode Alan Moore, éprouvée dans Watchmen, qui consiste pour le dire vite à confronter les justiciers masqués à des dilemmes sociaux et moraux réalistes. D'autre part, la méthode Garth Ennis, qui se résume à un sappement de stéréotype par l'attribution de déviances toutes plus gratinées les unes que les autres.
C'est pour la seconde, jouissive à défaut d'être maline, qu'a opté le scénariste Joe Casey avec Butcher Baker (publié en français chez Ankama), l'histoire d'une vieille gloire costumée contrainte d'abandonner sa vie de stupre et de flambe le jour où l'animateur Jay Leno et le républicain Dick Cheney lui intiment de faire sauter la prison où sont enfermés ses némésis.
Et si on vous en parle, c'est parce que Mike Huddleston, le dessinateur de la chose, sera en dédicace chez Comics Zone samedi 6 octobre, et que c'est un tueur, aussi doué avec un stylo bille qu'avec de l'encre, un marqueur, de la peinture ou un logiciel de retouche photo. Un conseil : profitez de la rencontre pour acquérir The Homeland Directive, thriller politique pour le coup très sophistiqué signé Robert Venditti, où s'exprime la quintessence de son art du collage.
Benjamin Mialot