Chanson / De (re)passage au Kraspek avec Chevalrex, Eddy Crampes affiche en chanson des influences souterraines qui toujours remontent à la surface avec une douceur qui n'appartient qu'à lui, doux-dingue de plus, plus doux que dingue. A moins que ce ne soit l'inverse.
Quand on navigue dans les eaux troubles de La Souterraine, cette drôle de maison underground aux fondations poreuses et aux portes toujours ouvertes aux courants d'air frais d'une french pop pas comme les autres — peut-être la nouvelle french touch, s'il était besoin d'en avoir une —, on est forcément un ovni. C'est ce que sont les Aquaserge, Julien Gasc et autres Chevalrex dont les exploits funambules ont déjà été retranscrits ici (et dont on reparlera plus que prochainement). C'est avec ce dernier que va se produire un autre adepte du grand écart quasi vandammien, Eddy Crampes.
Eddy Crampes comme la contraction d'Eddy Mitchell et des Cramps, Eddy Crampes comme la décontraction et la décomplexion absolue de la chanson française, dont la base arrière abrite de concert, le chanteur de l'amour défiscalisé Alain Barrière et la pop dématée de Daniel Johnston, de Burt Bacharach et d'Alain Souchon, dont on aurait jamais pensé accoler les deux noms dans le même référencement.
Et comme choisir lui donne des crampes, Eddy reprend, couvre, habite les chansons des autres, comme il hante les siennes, avec une sorte de distance polie doublée d'un investissement total. Eddy Crampes est un fantôme, dont le spectre va du piano solo au rockab' troué et c'est pourquoi ses chansons, car elles sont finalement toutes à lui et c'est pourquoi son album s'intitule Eddy Crampes, semblent flotter comme des bulles pop somnambules que l'on n'oserait pas crever, de peur de se réveiller soi-même.
Chevalrex + Eddy Crampes + Remi Parson
Au Kraspek Myzik - concert annulé et repoussé au mois de juin