Les fêtes de fin d'année ayant permis à tout le monde de se retrouver, ce début 2023 paraît idéal pour se perdre, au sens métaphorique ou géographique du terme. Remercions le Ciné-Collection de pourvoir à notre égarement avec quatre films réunis autour d'une thématique “errances et obsessions“ dont on ne sort pas indemne.
Première étape en Sibérie derrière l'un des plus illustres formalistes du cinéma soviétique, Mikhaïl Kalatozov et La Lettre inachevée (1961), narrant une quête se muant en perdition. Suit Le Grand Silence (198), un western italien de Sergio “Django” Corbucci flirtant avec l'abstraction opposant un Trintignant muet à un Kinski épouvantable de cruauté (on croirait qu'il a fait ça tout sa vie).
Retour au presque présent avec une déambulation contemporaine dans les nuits interlopes de New York pour Variety (1983) de Bette Gordon, en compagnie notamment de Nan Goldin et des habitués d'un ciné porno de Times Square.
Enfin, évasion — pour ne pas dire élévation ni évaporation — suprême avec le beckettien Gerry (2001) de Gus van Sant, traversée du désert métaphysique sans issue, avec Damon et Affleck — pas Matt, Casey. À découvrir dans les salles du GRAC jusqu'au 31 janvier.