Festival / Qui dit Pâques à Lyon, dit... Nan, pas procession, ni cloches, ni œufs en chocolat (quoiqu'on veuille bien faire une exception pour ces derniers). Mais bien Hallucinations Collectives, rendez-vous du bis, du bizarre et de tous les films hors normes.
Soumises au comput ecclésiastique, les Hallus 2023 se découvrent donc début avril. Voilà qui devrait contribuer aux frissons du public, déjà favorisés par une programmation comme toujours riche en raretés horrifiques, oldies sensuels et découvertes excitantes : les poils, à défaut d'autres parties du corps, se dresseront volontiers. Dès l'ouverture pour les amateurs de folklore nippon, avec Shin Ultraman, l'une des plus récentes livraisons de la franchise ; en clôture, avec une escale en Laponie au milieu de nazis grâce à Sisu de Jalmari Helander.
Si l'on retrouve comme toujours des sections compétitives en court (il n'y a pas que Mutoscope dans l'année) et en long (attendez-vous à y trouver, parmi les sept concurrents effectuant pour certains leur première française, le nouveau Crazy Pictures UFO Sweden, ou la dernière réalisation en date de Maître Jaume Balagueró, Venus), les Hallus valent aussi pour leurs chemins de traverses. Tel le focus consacré au dessinateur-cinéaste José Ramón Larraz, à travers trois “déviations“ : Whirlpool, Vampyres et Los ritos sexuales del diablo.
Telle encore la thématique “En pleine rue“ qui, quarante années bien tapées après l'émergence des cultures urbaines — et au moment où les fantômes de Basquiat, Haring & co squattent les musées ; où Nan Goldin devient elle-même une archive vivante — renvoie à la précarité du macadam avec les docs Style Wars et Streetwise... mais aussi Smithereens de Susan Seidelman et Pixote, la loi du plus faible de Héctor Babenco. Leur point commun ? Précéder de peu les films les plus connus de leurs auteurs.
Premiers jets
On en retrouvera d'autres dans le Cabinet de curiosité, notamment La Dernière maison sur la gauche de Wes Craven, Gloria Mundi de Nikos Papatakis (mais pas dans sa version initiale), Joe de John G. Avildsen, Combat Schock de Buddy Giovinazzo ou, pour ceux qui avaient goûté aux charmes de RRR l'an passé, les deux volets de la saga tournée par S.S. Rajamouli auparavant : La Légende de Baahubali - 1ere partie & Baahubali 2 : la conclusion (attention, prévoyez presque six heures de projection).
Ajoutons qu'en plus des séances, il faut compter sur les invités. Mention particulière pour Yal Sadat et Jérôme Dittmar, respectivement auteur et éditeur (chez le lyonnais Façonnage) de Vigilante : La justice sauvage à Hollywood, lauréat du Prix de la Critique 2022 pour le meilleur ouvrage français sur le cinéma. Ça se fête.
Hallucinations Collectives
Au Comœdia du mardi 4 au lundi 10 avril