Panorama local : l'état des choses, en attendant Wenders

Pas le temps de souffler en cette fin d’été pour les férus de cinéma qui consolident — si l’on en croit les premiers chiffres — la dynamique de fréquentation enregistrée depuis le début de l’année. À Lyon, ils auront pléthore de raisons de se rendre en salle d’ici la venue de Wim Wenders en octobre.

De belles équipes

Après Thomas Lilti ou Nicolas Silhol fin août, d’autres cinéastes et comédiens sont annoncés pour poursuivre la rentrée des avant-premières lyonnaises. Philippe Lefèbvre et Franck Dubosc escortent ainsi la comédie sentimentale Nouveau départ mercredi 7 septembre à 19h45 à l’UGC Confluence ; le lendemain, c’est toute une troupe (François Berléand, La Ribot) qui accompagne Delphine Lehericey au Comœdia à 20h à à l’occasion de Last Dance ! en résonance avec l’ouverture de la Biennale de la Danse. Même le patron Tiago Guedes sera là. Après la visite de Woody Allen et de ses comédiens à l’Institut Lumière pour Coup de chance, changement d’ambiance lundi 11 avec l’un des monuments du mois : Le Procès Goldman que Cédric Kahn vient défendre à 19h au CinéMourguet de Sainte-Foy-lès-Lyon et à 20h30 au Pathé Bellecour. Habitué aux documentaires parlant d’apprentissage à travers le monde, Pascal Plisson poursuit sur sa lancée avec We have a dream qu’il soumet aux yeux érudits du public du Comœdia le jeudi 14 à 20h30. Ayant de son côté adapté son propre ouvrage Complètement cramé, le romancier Gilles Legardinier viendra en parler le vendredi 15 successivement aux spectateurs de l’UGC Confluence à 19h30 et à ceux du Pathé Vaise à 20h30. À cela il convient d’ajouter le retour de Luc Besson qui, après Venise, s’offre un passage à Vaise au Pathé pour Dogman le 25 septembre à 20h15. Thomas Cailley, après Cannes, sera quant à lui attendu le jeudi 28 au Comœdia pour Le Règne animal à 20h. Et ce n’est qu’un début.

Avant-premières à gogo !

Car comme chaque année, deux des principaux circuits hexagonaux trustent la rentrée avec chacun un programme d’avant-premières. UGC ouvre le bal avec sa — grande — semaine UGC Aime & Découvre (du mercredi 6 au vendredi 15 septembre) programmée dans les Ciné-Cité Part-Dieu et Confluence, qui dévoile chaque soir à 20h un film labellisé  (Une année difficile de Nakache & Toledano le 6, Anselm (le bruit du temps) de Wenders le 8, Second Tour de Dupontel le 9, L’Abbé Pierre - Une vie de combats de Frédéric Tellier, le 10, Un métier sérieux de Lilti le 11, Le Règne animal de Cailley le 12, Le Procès Goldman de Kahn le 13, Les Feuilles Mortes de Kaurismäki le 14 et Bernadette de Léa Domenach le 15).

Du côté de l’enseigne au Coq, le Festival Première Pathé s’installe entre le 13 et le 19 septembre sur les écrans de Bellecour, Vaise et Carré de Soie. Attention, toutes les salles ne proposent pas systématiquement les films et les heures peuvent différer mais vous pourrez compter le jeudi 14 sur le très attendu Acide de Just Philippot, deux biopics le 16 (Flo et L’Abbé Pierre - Une vie de combats), un vrai-faux biopic le 17 avec Bernadette, Nouveau départ le 18 et le très présent Règne animal le 19.

Premiers festivals

Au même moment, les deux premiers festivals de la saison, consacrés aux formes courtes, vont se tenir en parallèle dans les salles lyonnaises. D’abord la 8e édition de Que du feu — une nouvelle dénomination bien plus cohérente pour l’ancien Festival du Film Jeune de Lyon, ayant désormais dépassé l’âge de raison. Soufflant toujours sur les étincelles de l’émergence européenne, il aligne du 8 au 16 septembre pas moins de 90 œuvres en 11 séances compétitives au Karbone, mais aussi en projections spéciales réparties au Zola, au Lumière Bellecour, au Karbone, sans oublier des moments festifs et des rencontres professionnelles pour réseauter. Enfin, Filmoramax, le très volontariste rendez-vous du court-métrage qui offre aux spectateurs une sélection en quatre sections : 20 films internationaux, 5 régionaux, 5 d’étudiants ainsi qu’une dernière de 10 films non compétitive. Là encore, il faudra naviguer du Pathé Vaise au Pathé Bellecour en passant par l’UGC Part-Dieu du 12 au 16 septembre.

Notes au passage

Ce n’est pas un festival à proprement parler mais un fil rouge dans la saison de l’Auditorium de Lyon qui mérite un aparté : la programmation de ses ciné-concerts. À tout seigneur tout honneur : le premier d’entre eux, qui se jouera hors les murs dans l’enceinte de la Halle Tony-Garnier le samedi 23 septembre, est consacré à Kaamelott - Premier volet écrit, réalisé, interprété ET composé par Alexandre Astier — il s’agit d’une notable exception dans le cinéma contemporain et même de patrimoine puisque les auteurs cumulant tous ces postes doivent se compter sur les doigts d’un cheval depuis Chaplin. En plus, le spectacle cinématographique est assuré. Octobre vous offrira deux projections en lien avec le Festival Lumière les 18 et 22 octobre (la seconde pour le muet The Manxman d’Hitchcock) et une troisième de prestige le 30 autour du Dracula de Browning sur une partition de Philip Glass — sympa pour Halloween. Quelques jours plus tard, un autre appariement risque de faire le plein de l’Auditorium : une création autour de Tindersticks et de leurs B.O. pour Claire Denis le 2 novembre. Suivront à l’approche des fêtes trois séances de L’ Étrange Noël de Mister Jack de Henry Selick (7, 8 et 9 décembre) ; un hommage à Disney avec A Silly Symphony Celebration (27 & 28 janvier) et enfin trois muets majeurs : l’expressionniste  Faust de Murnau le 13 mars ; la comédie mélo-sentimentale Les Lumières de la ville de Chaplin (les 15 et 16 mars) et le tract politico-commémoratif Octobre d’Eisenstein (6 juin)… en écho paradoxal au 80e anniversaire du Débarquement ?

Et puis Lumière…

Du samedi 14 au dimanche 22 octobre, le 15e Festival Lumière consacrera pour la première fois un cinéaste allemand de naissance, mais d’expression réellement universelle en la personne de Wim Wenders. L’un des rares réalisateurs à avoir depuis un demi-siècle construit une œuvre de manière suivie, en manifestant un amour intact pour le langage cinématographique, ses évolutions et les expérimentations qu’il autorise. Peu peuvent en effet se targuer d’avoir abordé autant de formes différentes (et avec quelle réussite !) On ne connaît pas encore tous les autres volets des réjouissances, mais on sait d’ores et déjà que Le Livre de la Jungle de Reitherman sera projeté au jeune public, que Wes Anderson bénéficiera d’un hommage en sa présence et que Juan Antonia Bayona présentera son nouveau long, Le Cercle des neiges, de retour de la Mostra. Pour le reste… restez à l’écoute, cela ne saurait tarder.

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