Dimanche 10 octobre, la projection du film de Visconti “Le guépard” a donné le clap de fin de la deuxième édition du festival “Lumière 2010”. La prise était bonne, rendez-vous en 2011 pour la suite du scénario…

Jamais deux sans trois. Les partenaires financeurs du festival “Lumière” ont confirmé cet adage en annonçant officiellement, ce dimanche 10 octobre, qu’il y aurait une troisième édition du festival de cinéma de patrimoine en 2011. Une bonne nouvelle pour tous les cinéphiles de l’agglomération lyonnaise déjà gâtés cette année avec pas moins de 88 films et 175 projections organisées dans les salles lyonnaises et de la périphérie. Certes, il faudrait à la fois être rentier, avoir une condition physique d’enfer pour enchaîner les marathons quotidiens (films + soirées au Village officiel…) et jouir du don d’ubiquité pour profiter pleinement d’un tel feu d’artifice cinématographique, mais ne crachons pas dans la soupe, surtout quand celle-ci est agrémentée au champagne et aux petits fours… À présent, chacun dispose d’un an pour parfaire sa préparation… En espérant que les belles promesses d'octobre 2010 seront bel et bien tenues à l'automne 2011…

Claudia for ever Elle était déjà venue en 2009, la revoici en 2010 : la sublime Claudia Cardinale a assisté à la projection du “Guépard”, qui marqua un tournant décisif dans sa carrière. Émue par un “court-montage” évoquant son parcours, elle raconte : “Après ce film et “8 et demi”, de Fellini, je n’ai pas arrêté de tourner ; j’ai eu la chance d’être appelée par les plus grands réalisateurs. Je voulais devenir exploratrice et voyager, et j’y suis parvenue”. Résultat : Claudia Cardinale compte aujourd'hui entre 130 et 150 films à son actif ! Quelle carrière ! Et quelle classe ! Les belles femmes sont décidément éternelles…

“Le passé n’est pas mort” La projection du “Guépard” n’a été possible que grâce à l’action commune de plusieurs mécènes qui ont financé la restauration de la copie. Un travail remarquable… et précieux. Président emblématique de l’Institut Lumière, Bertrand Tavernier confirme : “Le passé n’est pas mort et nous devons le célébrer sans cesse car il nous aide aussi à mieux comprendre le présent”. Dont acte. L'Institut Lumière a encore du pain sur la planche…

“Analyse capillo-tractée” C’était la première fois que je voyais “Le Guépard”. Autant le reconnaître, je fus moins enthousiaste que pour “Singin’ in the rain”, c’est un doux euphémisme ! Mais plusieurs aspects m’ont séduit néanmoins : la qualité de la reconstitution de la société italienne à une époque cruciale de son histoire (décors, costumes…), l’humour omniprésent avec cette réplique cultissime de Burt Lancaster (“Le mariage ? Un an de flamme… et 30 ans de cendres !”), ou encore le jeu de Lancaster justement, parfait en vieil artistocrate un peu dépassé, mais lucide. L’histoire est assez belle malgré quelques longueurs qui seraient probablement supprimées au montage de nos jours. C’est une interprétation toute personnelle, voire tirée par les cheveux, mais n’y aurait-il pas un parallèle à faire entre le trio Prince Salina/Cantredi/Angelica et Lancaster/Delon/Cardinale ? Salina/Lancaster incarne l’aristocratie et une star d’Hollywood un peu “old school”, tandis que Delon et Cardinale symbolisent, eux, la (belle) relève, une nouvelle génération ambitieuse, prête à s’affranchir de ses aînés et gagner ses galons. Ça se discute ? Votre avis m'intéresse…

Près de 50 ans après le tournage du Guépard, Claudia Cardinale est toujours fidèle au poste. Gageons que si le grand Burt avait été encore parmi nous, il aurait fait le déplacement pour recevoir ainsi un hommage amplement mérité. (Cela n'aurait pas été simple pourtant : il est décédé en 1994 à 81 ans). Il reste donc un absent, A. D. Pourquoi ? À vrai dire, on s’en moque un peu. Tant pis pour lui. Jamais deux sans trois, donc,… (ou presque).

Pas de temps pour la mélancolie ! En début de séance, Thierry Frémaux a voulu alimenter la mélancolie des spectateurs en projetant un apercu des films vus durant le festival. Un montage réalisé avec brio, mais inefficace ! S’il faudra patienter en effet jusqu’en octobre 2011 pour vivre au rythme de la troisième édition du festival “Lumière”, les cinéphiles ont déjà – encore heureux ! - d’autres occasions de se ruer dans les salles obscures ! La cinéphilie ne se limite pas au festival Lumière… Par exemple, rendez-vous du 23 octobre au 3 novembre, avec le festival “Toiles des Gones”, qui s’adresse en priorité, mais pas seulement, au jeune public. Profitez-en, ce sera les vacances scolaires de la Toussaint… Bonnes séances et vive le septième Art !

Bruno “Sleepless”

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