Une maman dépitée qui plie bagage au bout de 25 mn avec ses enfants sous le bras, un premier éclat de rire lors de deux gags durant le générique… de fin (!), à peine 30 personnes dans la grande salle pour la toute première séance du premier jour d'exploitation : autant d'indices qui laissent à penser que "Moi, Moche et Méchant", des Studios Universal, semble prêt pour enregistrer un bide monumental. Il y a de quoi…La qualité du graphisme et de l'animation ne peut compenser un scénario aussi désespérément vide et prévisible. Nooooon, pas possible, le méchant Gru se métamorphose au contact des trois adorables petites orphelines. Dingue, ça… Mais où vont-ils chercher tout ça les scénaristes d'Hollywood ? À croire que ce film a été écrit pendant la dernière grève de ce corps de métier…Alors, ok, on a Gad Elmaleh qui s'est donné du mal pour trouver (et tenir) la voix de son Gru ; ça fait un peu léger comme argument commercial…Le manque de réactions dans la salle semble indiquer que ce mercredi là, parents et enfants se sont prodigieusement ennuyés. Pour le business des produits dérivés, cela ne risque pas de se battre pour décrocher l'exclusivité…Comme quoi, faire du buzz et mettre tous ses maigres atouts dans la bande-annonce ne constitue plus l'assurance tous-risques. À l'exception peut-être des petits personnages jaunes, sortes de lutins facétieux, tous les autres personnages s'avèrent caricaturaux : le vieux scientifique un peu maboule, la directrice d'orphelinat aimable comme une pote de prison, le méchant très méchant. Tous plus lisses que des crêpes… mais trop indigestes pour qu'on en redemande. Please les Studios Universal, ne vous croyez pas obligé de faire une suite ! Et laissez faire les dessins animés à ceux qui connaissent vraiment cette activité : Disney, Dreamworks ou Myazaki…Bruno "Sleepneed" (pour une fois)