Le bonheur est dans le Pré-vert. Jeudi 13 janvier, Pierre-Bénite a rendu hommage au magicien des mots, Jacques Prévert, si habile avec ses vers pour dénoncer à satiété les maux de la société. Extraits.

 “L’étoffe des héros est un tissu de mensonges !”, “J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant”, “Un seul oiseau en cage et c’est la liberté qui est en deuil !”, “Notre Père, qui êtes aux Cieux,… restez-y !”. Ainsi s’exprimait Jacques Prévert (1900-1977), l’un de nos plus grands poètes du XXe siècle. Ce jeudi 13 janvier, Prévert était à l’honneur lors d’un café culturel organisé à la Maison du peuple de Pierre-Bénite. Quelle merveille ! Par la magie du bouche-à-oreille, plus de 80 personnes sont venues écouter la comédienne Chantal Primet-Malecot. Durant plus d’une heure, ce petit bout de femme étonnant aux yeux pétillants va tantôt lire, tantôt interpréter une vingtaine de poèmes de Prévert : “le discours sur la paix”, “l’amiral”, “Los Olvidados”, etc. Entre deux textes, elle évoque le personnage devenu une sorte d’icône avec sa casquette et son fameux mégot dans les rues de Paris. “À travers sa poésie, Prévert nous incite sans cesse à réfléchir sur une foule de sujets : l’enseignement, la paix, l’armée, la religion. Il disait : “j’écris pour faire plaisir à quelques-uns… et pour en emmerder beaucoup !”. Et ne croyait qu’en une seule chose : l’Homme” (“Je dis tu à tous ceux que j’aime”). Quel beau programme… 

Bon écho pour Chantal Malecot Attentif, le public écoute et savoure chaque bon mot et saillie, selon qu’ils fustigent les conflits entre les hommes (“Quelle connerie, la guerre !”) ou fassent l’éloge du cancre. Un régal ponctué de quelques notes de musique, même si certains puristes auraient préféré des extraits de musique signés du compositeur Joseph Kosma, dont les mélodies sont indissociables de l’œuvre de Prévert. “Chantal Primet-Malecot a fait une très bonne sélection parmi les textes de Prévert, tout s’enchaînait bien et c’était parfaitement joué, avec simplicité. C’était très touchant”, souligne Béatrice, une spectatrice visiblement experte. 

De la poésie aux chansons Si la comédienne s’est focalisée sur la poésie de Prévert, elle évoqua les autres domaines artistiques dans lesquels l’écrivain s’est également distingué : l’écriture de dialogues pour le cinéma (“Les enfants du paradis”) et de chansons pour des interprètes de renom tels que Juliette Gréco, Mouloudji ou encore Yves Montand. La tentation était trop forte : la soirée s’est conclue en chanson par une reprise des Feuilles mortes… Avec le concours spontané du public, un moment magique ! 

Longtemps après la mort des poètes, leurs chansons courent parfois encore dans les rues. Trente-trois ans après ce funeste jour du 11 avril 1977, celles de Prévert ont encore un bel avenir devant elles. Le signe d’une incroyable popularité… Comment peut-il en être autrement pour quelqu’un qui écrit un jour : “La poésie, c’est le plus joli surnom de la vie”. À méditer… 

Prévert à nouveau dans la lumière Pour celles et ceux qui souhaiteraient passer une autre agréable soirée en compagnie de Prévert, sachez que Anaïs Lancien, auteure compositeure-interprète, jouera un spectacle hommage intitulé “D’ombre et de lumière, de la naissance à la liberté !”. Rendez-vous le dimanche 23 janvier à 16h à l’Amitié France-Hongrie Rhône-Alpes, 7 rue de la Poudrière, Lyon 1er. 

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Réservations : Tél. 04 78 29 41 39 – e-mail : hongrie.lyon@laposte.net (J’en reparlerai très vite dans une prochaine chronique) 

Bruno “Sleepless”

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