Entre compositions chantées en italien et reprises de grands standards du blues, le quintet Entre2delta propose un “Original spaghetti-afro-blues-manouche” ô combien séduisant. “Eau“ point de jeter l’ancre pour mieux le découvrir.
“C’était super de jouer pour vous ce soir, merci beaucoup ! N’oubliez pas de rester toujours libre, toujours libre !”. Maison du peuple de Pierre-Bénite, vendredi 4 février, 20h45 : le concert du quintet Entre2delta s’achève sous des tonnerres d’applaudissements tandis que le public en redemande. La magie du Café culturel a encore frappé… au coeur. Si la proximité (quelques centimètres) entre les artistes et les spectateurs a contribué au succès de la soirée, c’est surtout le talent des cinq musiciens qui a marqué les esprits de chacun. Entre2delta réunit Max Ferrauto au chant, Sébastian Blurior à la guitare manouche, Pascal Martin à la guitare électrique, Jéremy Turpin au saxophone et Stéphane Ducrot à la basse. Unis comme les cinq doigts de la main, ils interprètent à merveille un répertoire qui transporte le public des rives du blues (“Stormy Monday”, “Sweet Home Chicago”…) à celles de la chanson italienne, entre standards incontournables (“Bella Ciao”, “Via con me” de Paolo Conté) et des compositions originales réussies. Leur complicité est évidente, leur partition sans fausse note… ou presque ^_^. Et alors ? Spontanée, intuitive, inspirée, leur musique a bien droit à quelques écarts puisqu’elle est jouée les yeux dans les yeux. Et les cinq musiciens ont en plus assez d’humour pour jouer la carte de l’auto-dérision. Bien vu.
Un groupe aux multiples influences “Nous ne sommes pas un groupe de jazz manouche, mais nous avons plusieurs influences dont le manouche, l’afro, le blues, etc., le tout arrangé avec une sauce spaghetti : je chante en italien”, explique Max Ferrauto. “C’est normal, je viens de là-bas !”, précise-t-il d’un air jovial. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce melting-pot musical s’avère très réussi. Pour s’en convaincre, il suffit de voir les mines réjouies dans l’assistance, les pieds ou les têtes qui battent la mesure, l'enthousiasme dans un regard, etc. Max et ses musiciens ont-ils conscience qu’ils sont des musico-thérapeutes très efficaces pour rendre les gens heureux ?
Entre humour et gravité Entouré d’excellents musiciens, Max Ferrauto constitue un autre atout pour Entre2delta. Sa forte personnalité, son sens de la répartie et de la “tchatche” font merveille auprès du public. Sans oublier sa voix de stentor vraiment impressionnante qui rappelle celle d’Andrew Strong, le chanteur du film “The Commitments”. Quel choc, quel coffre ! Quant aux textes de ses chansons, ils oscillent entre humour et gravité, évoquant tantôt les premiers pas du jeune Italien capable de se perdre dans les rues de Lyon, tantôt la grave crise politique et morale qui sévit actuellement de l’autre côté des Alpes. À l'entendre, que la Dolce Vita semble loin… “Les Italiens ont oublié qu’ils étaient un peuple de migrants au XXe siècle. Aujourd’hui, leur pays est devenu à son tour une terre d’immigration pour des pauvres… à qui ils ferment leurs frontières !”. De même, Silvio Berlusconi lui a inspiré la chanson “Balade noire” qui dénonce les agissements révoltants du président du conseil italien qui change les lois uniquement en fonction de ses intérêts personnels. De quoi regretter de ne pas comprendre la langue de Paolo Conte…
Prochaine escale le 10 février Mais rien ne vaudra un concert en direct live de Entre2delta pour vous convaincre de la qualité de ce groupe. Sachez qu’il se produira le jeudi 10 février à 20 heures au restaurant “Casa Flavio”, 98, rue Chevreul (Lyon 7e). Mettez le cap sur Entre2delta, vous ne le regretterez pas ! © Bruno Sleepless
PS : Toutes mes excuses à Stéphane Ducrot (et non Dumas) dont j'ai confondu le nom de famille avec celui d'un grand écrivain. Et merci à Sophie pour me l'avoir signalé. ;-)
