En avant la musique

On a bien fait notre travail en regardant scrupuleusement une bonne partie des films projetés. Voici notre sélection très orientée musique. Aurélien Martinez & FC

Des notes dans les bagages
Utilisé initialement pour évoquer les anciens juke-boxes apparus dans les bars au début des années 60 et associant l'image au son, le terme scopitone est devenu, par extension, synonyme des vidéo-clips diffusés par ces machines. Avec l’apparition de l’immigration de travail, des petits clips ont été conçus spécifiquement pour cette population, avec notamment des artistes maghrébins. Le documentaire Trésors de Scopitones arabes, kabyles et berbères revient sur cette période, avec les témoignages du public de l’époque (dont les guest-stars Cheb Mami, Rachid Taha et Khaled) agrémentés de longs extraits des vidéos souvent très rétros (on découvre ainsi un scopitone assez drôle du maintenant très respecté Idir). Et on note comment ces vidéos pouvaient être en avance sur leur temps, un témoin de l’époque décrivant son léger embarras en voyant une jeune fille en minijupe dans un scopitone. Le film Musique de la ville ordinaire reviendra quant à lui sur l’univers musical des populations migrantes accueillies depuis un siècle et demi dans le quartier de la Guillotière (Lyon).
MUSIQUE, D’UN TERRITOIRE A L’AUTRE
Mercredi 7 octobre, à partir de 14h. A la MSH-Alpes (Campus).Héritage culturel
Au début du siècle dernier, des paysans roumains découvraient la musique solennelle des groupes militaires. Sous le régime communiste, ces fanfares paysannes participaient aux différentes manifestations officielles, et connurent leurs heures de gloire. Aujourd’hui, cette musique est leur immense fierté. Car beaucoup dans les campagnes dénoncent une « occidentalisation de la Roumanie trop brusque » depuis la fin du régime. Le film Fanfaron, fanfaron, très joyeux, dresse un portrait touchant d’une communauté dans un hameau de Moldavie : ce mélange unique de tradition roumaine, musique militaire, fanfare autrichienne et de rythmes orientaux (turcs, tziganes…), survit surtout dans cette région, frontière entre l'Asie et l'Europe.
MUSIQUE, D’UN TERRITOIRE A L’AUTRE
Mercredi 7 octobre, à 18h. A la bibliothèque Kateb Yacine.La mort en chantant
L’étude des rites funéraires est un exemple parfait pour illustrer les différents rapports des hommes à la mort. Une série de films autour du thème de la musique pour les morts sera ainsi projetée. Le plus saisissant est sans nul doute Plan séquence d’une mort criée où le réalisateur Filippo Bonini Baraldi capte, sur la durée (une heure, en une prise unique), les lamentations de la famille et des amis d’une défunte, dans le quartier tsigane d’un village de Transylvanie. Pendant ce rite, les musiciens jouent un rôle très important. Dans le même esprit sera diffusé le film de Julien Mallet, président de la Société française d’ethnomusicologie, et réalisateur de Tsapiky 1, au revoir grand-père nous ne te verrons plus sur l’inhumation d’un vieillard à Madagascar. Des musiciens professionnels jouent ainsi plusieurs jours et nuits sans interruption, pour les vivants. Julien Mallet sera présent pendant les projections.
MUSIQUE POUR LES MORTS
Jeudi 8 octobre, à partir de 14h. A la MSH-Alpes.La danse comme exutoire
La Taranta : voici un film, datant de 1962, étrange et fascinant au possible. Dans la campagne italienne du sud (région des Pouilles), la tarentule (une araignée mythique) était crainte comme la peste : elle était supposée créer chez sa victime des troubles mentaux et physiques. L’Église s’empara de cette histoire au début du XIXe siècle, en incitant les possédés à s’abandonner corps et âme devant l’image de Saint Paul. « Est-ce que tu as fini de me faire danser pour aujourd’hui ? Non ? Alors que veux-tu ? » demande une femme, en plein « tourment rythmique » sur une musique obsédante, à un tableau du Saint. Des images en noir et blanc très fortes, « antique héritage du Moyen-âge » comme l’affirme le commentaire. Jacques Barou, chargé de recherches au CNRS et spécialiste des liens entre maladies mentales et expression culturelle, interviendra entre les différents films (cinq au total).
ETHNOPSYCHIATRIE
Lundi 12 octobre, à partir de 14h. A la MSH-Alpes

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