art contemporain / De leur temps (2), c’est 126 œuvres acquises par 67 collectionneurs privés ces trois dernières années. Collectionneurs qui font partie de l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de l’Art français). On notera par conséquent une majorité d’artistes français, notamment de la jeune scène et des pièces réalisées sur des supports divers (vidéos, peintures, objets, photographies, installations, dessins, sculptures). En réunissant les œuvres par thèmes, des confrontations, des liens et de messages plus au moins forts se font entendre au cours de la découverte de ces ensembles de pièces, plus au moins intéressantes. La salle réunissant des travaux autour du thème de la mort, dont les puissantes photographies de Valérie Belin la série des Masques, les Crânes, des dessins de Daniel Schlier, une peinture de Gérard Garouste, La peau du loup, et Manteau troué une installation de Pierre Ardouvin, procurent une sensation forte. Des sujets politiques se retrouvent dans les œuvres réunies dans une autre salle : une photographie de Kolkoz sur le 11 septembre, une gouache sur Hiroshima de Gilles Barbier, et une installation de Pierre Ardouin, des fleurs en plastiques utilisées pour écrire le mot “Amnésie” se mettent en dialogue. La salle de “l’érotisme” recèle des œuvres intéressantes : une photo d’un clown lascif par Cindy Sherman, un très beau nu au fusain de Chloé Pierre, Pin Ups de Mathias Schmied, des femmes nues perdant leurs enveloppes comme des fruits pelés, et, plus que suggestive, une photographie de Weng Fen. Enfin, c’est surtout la vidéo de Sébastien Caillat Sans gravité qui est une découverte. Inquiétante et très grave, la vidéo nous plonge dans un univers étrange et dérangeant. Tournée dans la veine d’un téléfilm, la vidéo réunit une mère et sa fille qui vivent dans une tour du quartier de la Défense à Paris. Ce bâtiment se meut aux rythmes des fluctuations boursières d’une entreprise pharmaceutique. Dans cet appartement ”cosy”, la mère donne des médicaments à sa fille malade. SDDe leur temps (2)jusqu’au 16 septembre, au Musée de Grenoble
