L'écran fantastique

Cinéma / Irréprochable programmation cinéma, en plein air et gratuite, pour l’exemplaire festival des sept collines à Saint-Etienne : de Verhoeven à Coppola et Scorsese, en passant par quelques raretés bienvenues. CC

Comme chaque année (mais on ne se lasse pas de le répéter), la programmation cinéma en plein air du Festival des sept collines est une tuerie. Le seul choix discutable de l’édition 2007 (le nationaliste Hero du vendu Zhang Yimou) est tout de même une bonne idée, car le film, spectaculaire, en mettra plein les mirettes des Stéphanois présents. Pour le reste, c’est juste parfait. En particulier l’idée de ressortir du vidéoclub le génial Starship Troopers de Paul Verhoeven, grand film de SF satirique où des Ken et des Barbie fachos font la guerre dans les étoiles avec des créatures arachnoïdes géantes. Derrière le pur divertissement jouissif, un grand détournement des codes du blockbuster patriotique qui se retourne violemment contre l’Amérique triomphante. Codes encore avec Loin du paradis, mélo magnifique et vintage de Todd Haynes, qui reprend grosso modo les couleurs et la grammaire de Douglas Sirk, mais lève le lièvre de son cinéma : une homosexualité hier latente, aujourd’hui patente. Pas mal non plus, la projo du Dracula version Coppola. Mal aimé à l’époque pour ses partis pris clippesques et son scénario parfois laborieux, le film gagne de l’intérêt au fil des années (comme souvent chez Coppola). Le vampire de Bram Stoker y est transformé en pure créature de cinéma, traversant l’histoire des images (des frères Lumière à MTV, en passant par Kurosawa, Tod Browning et Alfred Hitchcock) pour mieux leur sucer le sang et les laisser, livides, en purs fantômes du passé. Passionnant, donc. À deux décennies d’écart, Martin Scorsese faisait sensiblement la même chose avec la mythologie du banditisme dans Mean Streets. Petits malfrats ritals sans envergure tiraillés entre la loi du seigneur et la loi de la rue, pour une odyssée sous l’influence de Cassavetes et de la Nouvelle Vague. Enfin, une rareté au programme : To sleep with anger, de Charles Burnett, cinéaste un peu disparu depuis son deuxième long (The Glass shield), mais qui fut en son temps (début des années 90) l’autre porte-parole de la communauté noire au cinéma.Festival des sept collinesdu 3 au 11 juillet, à Saint-Étienne

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