ÇA SE DÉFEND…

La Colline a des yeux 2De Martin Weisz (EU, 1h30) avec Daniella Alonso, Michael McMillian… (int.-12 ans)Appelés à la rescousse pour livrer du matériel à une mission scientifique au cœur du Nouveau-Mexique, une unité de jeunes G.I.’s inexpérimentés va se retrouver confrontée à la redoutable famille de “mineurs mutants cannibales radioactifs dégénérés”. Avec un script pareil, et en prenant en compte que le film est la suite d’un remake moyen d’un film pas terrible (sic !), La Colline a des yeux 2 ne s’en sort finalement pas si mal, comblant sa nanardise pas une absence de prétention bienvenue. De là à voir le film en salle… DG Les 6 Rex, Pathé Échirolles, RoyalEt toi, t’es sur qui ?de Lola Doillon (Fr, 1h30) avec Lucie Desclozeaux, Christa Theret…Ce tout petit film, mineur mais vraiment sympathique, a déjà un atout : pour sa première réalisation, Lola Doillon fait mieux que tous les films de son père — ça n’est pas dur, diront les vilains ! Arrêtons les sarcasmes, car ce qui aurait pu être une énième chronique de l’adolescence française est régulièrement débordé par un respect scrupuleux des règles du teen movie, genre mal aimé et pourtant fort aimable. La perte de la virginité avant les vacances (American Pie), le pari (Elle est trop bien), la fête de fin d’année (Big party) : Lola Doillon connaît ses classiques, mais ne cherche pas à les imiter comme dans le désastreux Sexy Boys. Elle affirme au contraire une singularité de cinéaste (voir l’utilisation du scope ou le discret mais virtuose plan-séquence d’ouverture) et un réel amour pour ses ados, mâtinant l’ensemble d’une touche de réflexion sociale (le stage en boucherie-poisonnerie, le collégien de droite…) à l’humour bienvenu. Pas le film du siècle, vraiment pas même, mais pour la Fête du cinéma, un candidat idéal. CC La NefFragile(s)de Martin Valente (Fr, 1h47) avec François Berléand, Marie Gillain...À première vue, Fragile(s) sent la redite de film choral qui fait florès dans le paysage cinématographique de ces dernières années. Et c’est bien le cas. Nous suivons les destins croisés de six personnages paumés, qui ne parviennent à se défaire d’un passé douloureux ou à se dépêtrer d’un présent des plus maussades. Si les intentions de Martin Valente sont tout à fait louables, il ne parvient que rarement à maintenir le spectateur en haleine, les connexions entre les trois histoires s’avérant parfois trop bancales. La musique assure un semblant de liant au récit, et même son tempo, mais son omniprésence finit même par devenir envahissante. OC Le Club, Pathé ÉchirollesIrina Palmde Sam Garbarski (Fr-Belg-Ang-All, 1h43) avec Marianne Faithfull, Miki Manojlovic…Une veuve anglaise au quotidien tristoune devient branleuse professionnelle pour financer l’opération de son petit-fils cancéreux. Comédie noire ? Drame social ? Chronique réaliste ? Rien de tout ça, mais un peu quand même : Irina Palm navigue (parfois à vue) entre les écueils et les clichés en soignant son académisme scénaristique et sa morale protestante, et laisse le champ libre à son interprète principale, qui s’en sort, pardonnez le jeu de mot foireux, haut la main ! CC Espace Aragon (VO)Little miss Sunshinede Jonathan Dayton, Valerie Faris (EU, 1h40) avec Greg Kinnear, Steve Carrell...Plébiscite populaire énorme pour ce premier film d’un couple de clippeurs, road movie sentimentalo burlesque où les personnages sont malheureusement cantonnés à des rôles fonction, et où la conclusion expéditive atténue une large part du capital sympathie (impression confirmée par les bonus du DVD, avec quatre fins alternatives loin d’être conluantes). Au beau milieu de ce film attachant mais hélas anodin au regard d’autres œuvres similaires (au hasard, les films de Wes Anderson), surnage le gigantesque Steve Carrell, dieu comique vivant au talent illimité. Steve, tu le sais mais je te le redis : je te kiffe. Grave. FC La Nef (VO), Mon Ciné (VO), Théâtre de la MureMade in JamaïcaDe Jérôme Laperrousaz (FrEU, 1h50, documentaire)Une exploration des scènes reggae et dancehall jamaïcaines, en compagnie de quelques-uns de leurs plus illustres représentants : Bunny Wailers, Gregory Isaacs, Third World, Bounty Killer, Elephant Man, Lady Saw, Capleton… D’une qualité de son et d’image impressionnante, Made in Jamaïca déçoit cependant par son absence totale d’angle d’attaque : une séquence musicale par-ci, une interview par là… Résultat, beaucoup de répétitions, de banalités, des sujets à peine effleurés… Reste néanmoins la spontanéité remarquable de nombreuses scènes prises sur le vif, souvent plus parlantes que bien des discours. DG La Nef (VO)Pink Floyd - The WallD’Alan Parker (1982, EUGB, 1h40) avec Bob Geldof, Christine Hargreaves…Afin de protéger sa personnalité, une star de rock s’isole et s’enferme dans un univers fantasmatique proche de la folie. Autant l’avouer, si la puissance évocatrice et la grandiloquence de ses images reste inégalée, la célèbre illustration musicale de l’album des Pink Floyd a néanmoins, 25 ans après sa sortie, pris un sacré coup de vieux. Manquant passablement de finesse (comme, oh, 99% des films d’Alan Parker ?) The Wall reste cependant la plus grande réussite, avec Angel Heart, d’un cinéaste par ailleurs un peu surfait. DG Mon Ciné (VO), Théâtre de la MureSyndromes and a centuryd’Apichatpong Weerasethakul (Thaï-Fr-Autr, 1h45) avec Arkanae Cherkam…D’un dispensaire de campagne où le personnel semble vaquer à ses occupations en pensant à tout autre chose (la chanson, l’amour…) à un hôpital de campagne hi-tech mais rongé par on ne sait quelle fièvre souterraine, le cinéaste thaïlandais entraîne le spectateur dans un diptyque contemplatif auquel on ne pige pas grand chose, mais qui, au moins dans sa première partie, s’avère assez drôle et vivant. La suite, froide et hypnotique, n’est pas sans force formelle, mais pour le coup, on frise l’exercice de style cérébral dont seul l’auteur possède la clé. Cela dit, il faut avouer que dans cette époque de faiseurs sans âme, Syndromes and a century est loin d’être un film négligeable… CC Le Méliès (VO)La vie des autresde Florian Henckel von Donnersmarck (All, 2h17) avec Ulrich Mühe, Martina Gedeck...Quatre ans de recherche, des scènes tournées dans les anciens locaux de la Stasi, des centaines d’heures de témoignages préparatoires… Mettons de côté cette imposante approche quasi documentaire, qui a valu au film une reconnaissance internationale un rien disproportionnée, et osons une nouvelle fois “ruer dans les brancards“. La mécanique dramatique imparable de La Vie des Autres cache un propos manichéen (bouh, le vilain ministre de la Culture, yeah les gentils artistes…), assez hors de propos avec ses intentions de “devoir de mémoire“. Le statisme de la mise en scène n’élève jamais le débat, seuls les excellents Ulrich Mühe (Funny Games) et Sebastian Koch (Black Book) sauvent la mise. FC Le Club (VO)Une vieille maîtresseDe Catherine Breillat (Fr, 1h50) avec Asia Argento, Fu’ad Ait Aattou…Vue comme une méprisable «vieille maîtresse» Vellini est l’amoureuse totale, sexuellement comblée et libérée de Ryno de Marigny. Ils vivent un sincère amour, vacillant au moment d’une perte douloureuse. Breillat saisit l’opportunité du film d’époque pour appuyer sur ce qui l’intéresse : hypocrisie, mensonges de la société, désastres de la religion et de l’éducation faites aux jeunes filles entraînant frustrations entre hommes et femmes. Trop peu inventive et n’assumant pas son parti pris symboliste, cette mise en scène ne permet pas au film de livrer ses promesses de sens. SD Espace Aragon

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