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Entretien / D’après les dires des personnes rencontrées, le campus grenoblois possède une vie associative éclectique, en croissance exponentielle. Principal vecteur de cette activité hors norme, l’Espace Vie Étudiante abrite en son sein la pépinière d’associations. Rencontre avec Véronique Mino, responsable du développement des associations. Propos recueillis par François Cau

La pépinière : comment ça marche ?Véronique Mino : Elle est ouverte à toutes les assos, en priorité étudiantes mais aussi celles dites “de ville“ (qui représentent 30% du total). On compte désormais environ 200 associations en notre sein, dont 120 qui s’inscrivent dans notre principe d’adhésion (qui est facultatif pour peu qu’on ne souhaite pas emprunter la salle ou du matériel). La pépinière propose une aide logistique pour des événements ouverts à tous (qui passe par une commission artistique qui se réunit toutes les deux semaines), ou des réunions. On essaie de varier le plus possible les événements, de ne pas faire que des concerts de métal, par exemple. On va avoir le cycle sur le cinéma expressionniste allemand, des conférences… On a un deuxième pôle infos / conseils sur la gestion de la vie associative, ciblée majoritairement sur les assos étudiantes ; par exemple sur les subventions, où les trouver, qui sont les bons contacts, comment démarcher. On a une documentation sur le sujet, on va avoir une logithèque pour appuyer cette démarche. On fait aussi des formations une fois tous les deux mois sur la gestion associative, la prochaine aura lieu le 8 novembre, justement sur les subventions accordées aux initiatives étudiantes. Enfin un service de mise en relation inter-assos par newsletter, qui part toutes les semaines (appels à projet, groupes intéressés pour jouer…). Les deux temps forts de EVE sont Fête le Rentrée et Fête le Printemps, ce sont les occasions pour les participants de se rencontrer sur des projets communs.Comment ont évolué les adhésions à EVE depuis sa création ?La première année on n’a pas fait d’adhésion, la deuxième une soixantaine, l’année dernière 100 et là on en est à 120. Les associations viennent et adhèrent de plus en plus mais ne restent pas forcément. On a de plus en plus de passage, mais la croissance reste constante.Comment se divisent les types d’associations au sein de la pépinière ?On compte environ 40% d’associations culturelles, 20% qui sont reliées à des filières (les Bureaux Des Étudiants, le Cercle INPG, etc…), environ 19% qui sont dans l’engagement citoyen. Voilà pour les principaux. Est-ce que la vie associative étudiante grenobloise est particulièrement active ?Complètement. Avec EVE on constate une montée en puissance de folie. Rien que l’année dernière j’ai eu dix associations qui sont venues pour se créer ; pour être allé au Forum des Associations, j’ai pu voir que les assos “de ville“ abordaient des thématiques plus générales. De notre côté, on se retrouve face à un rayonnement beaucoup plus dynamique, branché sur l’animation culturelle. Après, certaines associations se créent pendant un mois, sont portées par une seule personne extrêmement motivée, avant de tomber en sommeil pendant quelques mois, et sont éventuellement reprises par la suite ou purement abandonnée faute de soutien. C’est vrai qu’on a un ratio minoritaire d’assos censément dynamiques qui ont tendance à faire feu de paille. Mais on a d’un autre côté des structures comme Arts Mêlés ou Festiv’Arts qui sont bien ancrées, qui ont la force de pouvoir recruter des bénévoles au bon moment, de pouvoir les former.C’est dû à l’importance du campus grenoblois ?Sans vouloir nous jeter des fleurs, EVE a sûrement joué un rôle. Avant, il n’y avait que le CROUS qui pouvait mettre des salles à disposition sur le campus. EVE est central, les gens connaissent de plus en plus, et pour pouvoir bénéficier de la salle, il faut juste être adhérent. Tu paies 40 euros et après c’est entièrement gratuit. Ça a permis aux petits projets de sortir plus facilement.Comment inscrire ce temps comme un plus dans son expérience universitaire ?Certaines universités comme Stendhal ou Pierre Mendès France commencent à mettre en place des systèmes de validation d’acquis, des modules de vie associative qui cherchent à mettre ça en valeur. Avez-vous déjà constaté des influences néfastes de cet investissement hors du cursus ?Oui et non. Il y eu des rares cas de personnes tellement investies dans leur asso qu’elles plantent leur année. C’est arrivé, ça arrive encore, mais généralement ça reste quelque chose de très positif, qui apporte une structuration mentale qu’il n’y a pas forcément dans les études. Apprendre à monter un projet, gérer avec des gens, avoir des aides logistiques…

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