Défi / Les aventureux qui se rendront à la Chaufferie le 16 juin en début de soirée assisteront à un drôle de spectacle. De singuliers énergumènes procèderont à une sorte de playback sans instruments, au gré d’une pantomime attirant les faveurs d’un public déchaîné (enfin, si tout va bien). Regroupement sectaire ? Émanation torturée d’une angoisse de début de siècle ? Messages codés à l’attention de sémiologues éméchés ? Non, l’explication est heureusement beaucoup plus prosaïque. Ce rituel jubilatoire est un dérivé du Air Guitar, dont les experts se bataillent pas très longtemps sur les origines : cette expression virtuelle de l’instrument à cordes seraient “officiellement“ née au cours de la performance woodstockienne de Joe Cocker. Les décennies suivantes auraient incité les jeunes fans à singer leurs idoles rock devant leur glace, accédant dans leur monde imaginaire à une maîtrise incomparable. Probablement outrés par tant d’inexactitude généalogique, des étudiants du département audiovisuel des Arts-Décos de Oulu en Finlande (si, si) joignent à leur traditionnel Oulu Music Video Festival le premier championnat mondial (officiel) de Air Guitar – reprenant le concept développé un an auparavant par le Lift Club de Brighton (Angleterre). Miracle, les gesticulations effrénées performées par tout un chacun ont désormais un nom, un label, un enjeu, des champions. En France, le groupe Rinôçérose exploite le phénomène dans le clip de Music Kills Me et organise parallèlement, via leur label V2, un contest d’Air Guitar. À Grenoble, le Cabaret Frappé a livré à plusieurs reprises l’occasion de voir de pimpants freluquets se risquer à la discipline (pas cette année, semble-t-il). La variante à plusieurs de cet art si sympathique devrait engendrer de beaux moments de n’importe quoi à la Chaufferie… FCConcours de Air GroupeLe 17 juin dès 19h, à la Chaufferie
