Événement / On ne vous apprend rien, ce mercredi 24 mai débute à Lyon la 4e édition des Nuits Sonores, prestigieux festival de musiques électroniques à la programmation ouvertement démesurée.
Damien Grimbert
5 jours de festival, près de 200 artistes invités, une quarantaine de lieux en tout genre investis… Le festival a désormais acquis une dimension clairement européenne, mais conserve son judicieux système de fonctionnement : dans les grandes lignes, 3 grosses soirées sur le même site les mercredi, vendredi et samedi, entre lesquelles s’intercale judicieusement un circuit électronique déambulatoire gratuit en 9 étapes le jeudi, ainsi qu’une multitude d’évènements parallèles en tout genre (apéros et siestes sonores, parcours associé, village Mix Move …) tout au long de la semaine. En termes de thématiques, la scène parisienne (passée et actuelle) sera cette année mise à l’honneur au travers d’une Carte Blanche qui propose notamment de faire un retour sur l’aventure de la French Touch, au même titre que la dimension visuelle des cultures électroniques, via un parcours Images Sonores a priori alléchant. Un petit détour par l’expo collective déjantée Allo !! Allo !! (avec les jouets électroniques home made d’Andy Bolus, un concert du Club des chats, et le Motor Karaoké de Motards en Colère !), et il ne reste plus qu’à se plonger dans le contenu même de la programmation, exercice quasi-impossible au vu de sa densité dont on se tirera cependant par une pirouette.La piste des étoilesEn lieu et place des « incontournables à ne pas manquer », on privilégiera ainsi éhontément nos chouchous persos, soit DJ Hell, Michael Mayer, Laurent Garnier, The Hacker, et Agoria pour les grosses pointures au succès amplement mérité, Nathan Fake, Booka Shade et TEPR pour les révélations 2005-2006 auxquelles on promet un futur radieux, et John Lord Fonda et The Silures pour la « Vitalic family ». On enchaîne ensuite sur Faust, Jad Fair, Blurt, Bush Tetras, ESG, Père Ubu, et Alan Vega, venus en nombre défendre la catégorie « glorieux aînés des années 70-80 » (très en forme cette année), et sur Funkstörung, Q-Bert, et Coldcut, qui combleront respectivement les amateurs de beats électronica hip-hop concassés / turntablism à couper le souffle / breakbeat électro early 90’s. Ouf. Une brève expiration, on reprend son souffle et on continue, avec le breakcore abrasif de l’Anglais Vex’D, signé sur Planet Mu, et la chip music 8 bits sous amphétamine du Micromusic Crew, fortement recommandée. Au même titre que le plateau d’anthologie réunissant Siskid, (T)ekel, Justice, et Para One, fers de lance de la « nouvelle scène parisienne électro-fluo qui déchire tout » qu’on pourra enfin découvrir en live. On en oublie plein, c’est la vie, et c’est pas toujours facile, mais vous aurez de toute façon compris qu’il y a amplement de quoi combler tout un chacun...Les Nuits SonoresDu 24 au 28 mai à Lyon
