Sosa / Précoce, Omar Sosa se tourne vers la pratique musicale dès l’âge de huit ans. Tâtant tout d’abord du rythme percussif de la marimba, il se voit contraint de choisir dans le cadre de ses études un instrument dont l’enseignement est plus largement dispensé : le piano. Les années passent, et avec elles le spectre insistant de deux influences majeures, la musique cubaine et, quelque temps plus tard, le jazz américain et ses magiciens méta-talentueux (Oscar Peterson, Charlie Parker, John Coltrane…). Un crochet par l’Équateur lui donnera l’ultime touche primordiale à l’élaboration de son futur style : la musique traditionnelle africaine. Sosa sort un premier album sur le label américain Ota Records avec Omar Omar (1995), un solo de piano, avant d’accéder au zénith avec sa trilogie fusion Free Roots (1997), Spirit of the Roots (1998) et Bembon (2001). En pleine maîtrise de son art, il fait notamment parler de lui via ses prestations scéniques, où le public est fréquemment invité à participer vocalement à ses envolées improvisées. Sa dernière trace discographique en date, le foisonnant Mulatos sorti l’an dernier, se paie le luxe de tracer une sorte de bilan de ces années d’épopée musicale. Des guests prestigieux et idoines (comme le virtuose de la clarinette Paquito D’Rivera) joignent leurs forces à celle du compositeur pour embrasser le plus d’univers possible. Une savante texture aux circonvolutions rythmiques parfois vertigineuses, allant d’échos cubains ou africains à des digressions folk en passant par la chanson ; un album dont une bande de frenchies (Doctor L, Dj Basephunk et Steve Argüelles) s’est d’ailleurs amusée à sortir une version remixée, blindée de sons old school et de fines touches électroniques. Le résultat ne ravira pas forcément les aficionados hardcore (quoique), mais démontre en tout cas une nouvelle fois l’ouverture d’esprit d’un créateur majeur.FCOmar Sosa Trio + OblioLe 22 mars, au Prisme de SeyssinsAlbum : “Mulatos“ (Ota Records Midnight Sun)
