Musique / «On veut faire le tour du monde !». Tout juste sorti d’un quasi-premier concert, balancer ce genre de phrase en interview peut sonner comme une joyeuse pantalonnade. Aurélien venait de faire ses premiers pas sur scène en compagnie de Simon, Laura ne devait guère avoir plus de 3 ou 4 répétitions dans le manche. Les premiers émois d’un trio rock louchant vers la pop indie, chantant en anglais, encore un peu engoncé dans ses influences. Pourtant ceux qui ont vu le groupe sur la scène de l’Entre-Pot ont pensé que le projet sonnait autrement plus juste qu’une prédiction d’Elisabeth Teissier. À commencer par le label Un Dimanche qui épaulera la sortie d’un mini album prometteur, voire unanimement salué. Bref, quelques courtes années plus tard et divers épisodes notables - des tremplins rock et leurs jurys éthyliques à la médiatique victoire au concours CQFD des Inrocks - le trio rejoint l’écurie Pias. Un public croissant semble être convaincu du bien-fondé de l’entreprise. Fait notable, leurs interlocuteurs paraissent être enfin prêts à ce qu’un groupe made in France chante en anglais, bon nombre de leurs prédécesseurs s’étant mangés des portes jusqu’à ce qu’Air, entre autres, prouve l’hérésie du systématisme. Nullement pressé pour la sortie de son album, le trio peaufine sa réputation live flatteuse aux 4 coins de la France, multiplie les dates, rôde ses titres. Alors quid de Sad Disco ? Moins énervé que Meanwhile at the Party, l’opus est doté d’un vrai talent mélodique. Aidé par une production calibrée, Rhesus a choisi la voie d’une mélancolie pop parfois sautillante, classieuse et cultivée. On aurait souhaité que le train déraille un peu plus façon You and me, mais le fait est que rares sont les groupes français à avoir sonné aussi juste dans l’exercice. La feuille de route reste toujours d’actualité. Arnault BreysseRhesusle 3 novembre à 17h, à la FNACle 5 novembre en 1ère partie de Mickey 3D, au Summum Album : “Sad Disco” (Pias)
