Bollywood boulevard

Expo / Il y a l’Inde qui pionce et celle qui sourit, l’une qui s’éveille et l’autre qui somnole encore. Une dualité perceptible à travers deux expositions visibles au Patio, Les dormeurs de Bruno Moyen et Happy Mumbaï, le fruit d’une commande photographique effectuée à Bombay en compagnie de Philippe Risacher. Propos recueillis par Arnault Breysse

Comment est née la série des Dormeurs ?Bruno Moyen : En Inde beaucoup de gens dorment dans la rue. La plupart de ces photos sont là parce qu’elle font partie d’un ensemble, d’une histoire. Tu ne sais plus si tu es dans le château de la Belle au Bois Dormant ou s’ils sont tous mort. Ça va un peu à l’encontre du boulot que l’on a fait avec Philippe sur Bombay. On montre une Inde qui s’éveille, souriante, active. Lorsque tu vois Les Dormeurs, tu peux aussi te dire qu’ils ne sont pas sortis de l’auberge. C’est un pays qui bouge à tout allure mais qui conserve son rapport au sacré, son histoire, sa nonchalance.En voyant ces photos volées, on ressent une vraie impression de proximité, d’intimité. Dans votre travail avec Philippe, on vous sent plus présents, plus acteurs…Philippe Risacher : Même s’il y a aussi des photos volées… Bombay est surtout le fruit d’une commande, des photos de l’Inde moderne sous ses aspects positifs.BM : On s’est éclatés, on a vécu un vrai trip photo et le fait d’être tous les deux a été une vraie émulation. Tu te poses à n’importe quel endroit et les photos te sautent dessus. Tout se passe dans la rue et les gens adorent les images…Pour l’exposition que vous co-signez, il y a un anonymat total. On ne sait pas qui a fait quoi…BM : À partir du moment ou tu pars ensemble et que t’exposes, tu vas pas faire deux pièces. C’est vrai que c’est rare, chez Roland et Sabrina Michaud on ne sait pas non plus qui fait quoi. Qu’est-ce que l’un apporte à l’autre ? BM : Nous deux c’est Tif et Tondu, différents sur tout. C’est aussi ce qui fait notre force lorsque l’on travaille ensemble. Philippe m’a appris à faire des photos nettes…PR : … et grâce à Philippe j’ai appris à faire des photos floues. Je suis plus rigoureux, des fois un peu trop. Je ne déclenche pas si je ne suis pas sûr. Je suis plus introverti que Bruno, je me mets pas en avant. Lui aime bien en faire des tonnes le soir au resto (rires). Et ça me va très bien comme ça. Vous n’avez pas non plus la même approche pour vos travaux plus personnels ?PR : C’est vrai que je fais pas vraiment de choses en dehors du boulot. J’adore ce que je fais mais des fois je le regrette un peu. C’est encore une question de caractère. J’ai commencé à bosser à 17 ans dans un grand labo, en commençant par porter les valises. Je suis certainement plus artisan qu’artiste.BM : Philippe n’a pas besoin de faire de travaux perso, dans ses images de commande je le retrouve, je le ressens. L’expo ça me fait plaisir de la faire avec lui car sinon il ne l’aurait jamais faite. C’est peut-être aussi la réponse à la question sur l’anonymat. Si chacun avait revendiqué ses images, je ne suis pas sûr qu’il aurait accepté. "Les dormeurs" de Bruno Moyen & "Happy Mumbaï"de Bruno Moyen & Philippe RisacherDu 24 octobre 2005 au 5 décembre 2005, au Patio (Galerie de l'Arlequin)

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