Riders on the storm

Expo / Espace d’exposition dédié aux artistes issus des milieux de la glisse, Spacejunk s’est imposé comme l’une des initiatives artistiques les plus salutaires ayant émergé à Grenoble ces dernières années. Damien Grimbert

Ouvert il y a deux ans à peine à l’initiative de l’ex-snowboarder pro Jérôme Catz, le lieu a connu dès son ouverture un franc succès, jamais démenti par la suite. Succès dû à l’excellente qualité générale des expositions proposées, à leur accessibilité (réelle bien que jamais revendiquée), mais avant tout à l’ouverture que la galerie offre à tout une frange d’artistes tant nationaux, qu’internationaux (elle accueillait ainsi l’an passé les travaux de l’américaine Alix Lambert, des deux anglais Jamie Strachan et Jono Wood, et du norvégien Björn Mortensen), fers de lance d’une board culture (surf, skate, snowboard) qui s’est affirmée comme l’un des courants artistiques les plus créatifs du moment. Mieux, elle a également su, par le biais de ses expositions collectives thématiques, ouvrir ses portes (et ainsi créer une dynamique), à tout un panel d’artistes locaux talentueux empruntant aussi bien aux médiums traditionnels (peinture, photo…) qu’émergents (graffiti, graphisme, street art…), qui n’avaient pour l’instant pas franchement droit de cité dans notre belle ville de Grenoble. Le tout sans le moindre enjeu commercial (Spacejunk ne percevant aucun bénéfice ou commission de son activité), mais également sans la moindre subvention, le lieu n’ayant reçu des institutions publiques qu’une indifférence polie mais néanmoins implacable, compromettant hélas ses chances de pérennisation.«Nous ne sommes pas d’avant-garde, nous avons juste les yeux ouverts…»Ce qui ne l’a pas empêché d’éditer, pour la deuxième année consécutive, un magnifique catalogue rétrospectif de 130 pages sur papier glacé, où l’on retrouve, entrecoupée d’interviews des principaux artistes, la totalité des œuvres exposées l’an passé dans la galerie, mais également en dehors. Spacejunk réalise en effet également des expositions “outdoor” à l’occasion d’évènements spécifiques (l’an passé à Val d’Isère et à la Grave, et cette année à Lake Forest en Californie) ainsi que des “Art Battles” réunissant deux artistes sur une même toile lors de performances dans le cadre de soirées à la Bifurk. Et a démarré en beauté sa saison 2005/2006 avec l’expo de Bertrand Trichet et Stéphanie Solinas, un couple de photographes qui présente une série de 20 diptyques, associant une photo de skate de l’un avec une photo de paysage de l’autre ainsi qu’un ensemble (superbement agencé) de 200 portraits glanés de par le monde, de l’Espagne à la Mongolie en passant par la Scandinavie et les Etats-Unis… À venir par la suite, une exposition collective réunissant 13 artistes invités par Spacejunk et 13 autres par la marque de skate Logo, autour de planches vierges transformées en œuvres d’art par chacun desdits invités, venus aussi bien du milieu de la glisse, que de celui du graphisme, du street art ou de l’art contemporain. Preuve supplémentaire d’une transversalité on ne peut mieux venue.

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