Historique / Ce n’est plus un secret pour personne, l’association Dynamusic kiffe sévère la scène locale. Point d’orgue de cette flamme ardente, la sortie de son annuelle compilation regroupant divers talents locaux, la Cuvée Grenobloise. Retour sur une initiative à saluer bien bas.
François Cau
À l’origine était le Magic Bus. Disquaire convivial de la rue Gabriel Péri, où déjà bon nombre de piliers de la scène locale aimaient à se retrouver autour d’un drink. De fil en aiguille, l’arrière-boutique fut improvisée salle de show-case. Le rendez-vous devint incontournable, en dépit de la manifeste vétusté du lieu, de l’atmosphère invivable dès qu’un minimum de monde s’y présentait et autres désagréments qui précipitèrent sa fermeture. L’association Dynamusic est créée en 1999 pour relancer la louable initiative, et plus globalement offrir un soutien précieux aux fragiles groupes locaux dans le besoin de conseils, orientation et appuis logistiques. Le show-case renaîtra temporairement, mais la structure restera active et fidèle à ses buts implicites de départ, tout en les reprécisant au fur et à mesure de son avancée en âge. L’association fait le lien entre les artistes, propose des services d’aides à la diffusion, à la promotion, à la professionnalisation. Organise des concerts, puis un festival, qui empruntera le nom de Magic Bus au lieu qui a vu naître sa prime évocation. Dans une même et noble foulée, le principe de la compilation Cuvée Grenobloise est lancé : suite à un appel d’offres, plus d’une demie douzaine de titres de formations locales sont choisis pour figurer sur un même album, vendu à un prix plus que raisonnable, et distribué de façon à offrir le meilleur rayonnement possible aux artistes. Des lives sont ensuite organisés avec lesdits groupes, lesquels peuvent également se retrouver programmés au Festival Magic Bus. … d’une forme de stabilitéEn 2004, l’asso développe également l’activité des Cafés Nomades, concerts organisés en médiathèques et en entreprises. Elle instaure des formations tournant autour des métiers de la musique. Cette histoire, pour belle qu’elle soit à raconter et pour purs que soient ses intentions, n’en a pas moins un coût difficile à supporter pour une aussi fragile structure. Le maintien aléatoire du festival Magic Bus, ou encore la pérennité des postes de salariés de l’association sont des questions brûlantes auxquelles Dynamusic se confrontent en permanence. L’importance d’une telle initiative est certaine, et lui vaut d’ailleurs de réguliers maintiens en respirations financières artificielles par les collectivités locales. Mais pas assez pour que le spectre de la précarité s’estompe comme par magie. Vaille que vaille, la Cuvée Grenobloise sortira tout de même ce 18 janvier dans les bacs locaux, avec un mastering encore plus poussé, un design plus travaillé, et, of course, une sélection des plus vivifiantes qu’on vous laisse découvrir en feuilletant ces pages ou, mieux, en vous incitant violemment à vous procurer le CD. Une petite dépense pour vous, un grand pas pour la scène locale.
