Musique / Le Ciel propose quelques dates à entourer d’un gros cercle rouge dans son agenda. Le premier concert réunira les Rock’n’Roll Soldiers et Michael J. Sheehy, deux univers musicaux aux antipodes. Décryptage.
Guillaume Roche
Les Rock’n’Roll Soldiers, petits nouveaux sur la planète rock, déboulent avec leur premier album, So many musicians to kill. Un concentré de «rock’n’roll inspiré d’une énergie old school aux accents modernes», c’est ainsi que le chanteur du groupe qualifie sa musique. Eugene, petite ville des USA dans l’état de l’Oregon qui suinte l’ennui a accouché de ce trio formé par Larson – Xu (chant / guitare), Oliver Brown (batterie) et Evan Sernoffsky (basse). Ils se sont rencontrés en 1997 au lycée et ont décidé de jouer ensemble pour échapper au désœuvrement ambiant. Les années filent et pour se faire la main, ils ouvrent les concerts et partagent les tournées de groupes tels que The Donnas ou The New Bomb Turks. Aujourd’hui, ils débarquent avec leur première galette qu’ils défendent et présentent sur le vieux continent. Le disque se laisse écouter, les riffs sont à 100 % rock’n’roll, mais il faut tout de même noter une indéniable empreinte sonore actuelle qui souffre d’un manque d’originalité malgré l’efficacité des morceaux. Les Rock’n’Roll Soldiers sont très certainement une formation qui donne la plénitude de son talent sur scène. De la vitamine C au Tranxène Le second larron, Michael J. Sheehy, est un sombre folkeux irlandais aux accents indiscutablement pop, country et gospel. La musique est un exutoire pour s’épancher sur son mal-être boosté par la vodka. D’ailleurs, il affirme que «quiconque n’étant pas profondément désespéré est authentiquement malade». Les morceaux de son dernier album, Ghost on the motorway, trimballent une mélancolie. Du spleen, il y en a à toutes les plages, mais le gaillard illuminé a été touché par le talent. L’écorché vif voyage dans un monde faisant légèrement écho aux Sixteen Horse Power. Une comparaison rapidement éclipsée au regard des nombreuses influences de J. Sheehy. Elles s’imbriquent entre elles très naturellement et rendent impossible de classer le garçon dans un registre spécifique. La musique, douce et apaisante, est un formidable trompe-l’œil (oreilles ?) tant les paroles greffées sur la mélodie sont d’une noirceur rendant vraiment compte de son univers désespéré. Les deux formations sont aux antipodes l’une de l’autre, musicalement parlant, mais elles partagent le point commun de porter haut les couleurs de l’emmerdement chronique et viscéral que peut procurer, à certains moments, l’existence. Seulement, mon premier fait crisser les guitares et mon second plonge dans une fausse candeur. Rock’n’Roll Soldiers et Michael J. Sheehy dim 10 fév à 20h30, au Ciel
