«L'étrangeté dissimulée»

Exposition / Artiste singulier, Nuvish crée des univers à la fois torturés et oniriques, d’une précision aux frontières de l’obsessionnel. Et propose un regard différent, et pas forcément rassurant sur le monde qui nous entoure. Propos recueillis par Damien Grimbert

Petit BulletinTon parcours, tes influences ?
Nuvish : Tout a commencé avec les images de livres pour enfants; leur côté fantastique, magique, m'a fait rêver; et j'ai l'impression encore maintenant de dessiner pour toucher, ou m'approcher, de cette magie.
Plus tard, j'apprends à dessiner en copiant les images qui me plaisent : les affiches de film fantastiques, les BDs de Bilal, quelques peintures aux traits bien marqués (les expressionnistes, Alfred Kubin...) puis les maîtres de l'underground comix américain : Crumb, Shelton, Clay Wilson. L'imagerie punk alternative des graphzines par la suite.
Puis, la découverte de librairies aux rayons arts graphiques plus étoffés dans l'imagerie bizarre, sauvage, art singulier, comme « Un Regard Moderne », à Paris, m'a fait réaliser l'étendue infinie de tout ce qu'on pouvait imaginer dans ce domaine...Tu travailles régulièrement au sein du collectif Le Dernier Cri…
Oui, c’est un collectif international d'artistes. Ils éditent des livres en sérigraphie, réalisent des films d'animations, de la musique… Ce sont des éditeurs qui osent publier tout ce qui effraierait normalement tout éditeur qui se respecte, parce que trop trash, trop free, trop bizarre, trop violent, mais magnifique et ô combien intéressant. Pour se faire une idée, l’adresse du site est lederniercri.org.Quelles sont les différentes techniques que tu utilises, et les différents médias auxquels tu t’es confronté ?
Les techniques sont assez classiques : acrylique, gouache, encre, carte à gratter. Je me suis aussi frotté à la gravure et aux films d'animation à l'ancienne. Et j'ai commencé par faire de la BD, d'abord autoéditée, puis au sein du Dernier Cri. Maintenant je m'oriente plus vers des images indépendantes, mais je n'exclue pas de m'y remettre.Ton travail est à la fois très actuel, mais résolument éloigné de l’art contemporain…
Il a un côté classique, mais il est inspiré par ce que je vois et ressens maintenant, donc forcément contemporain. J'essaye toujours de représenter une base de la réalité, avec ce petit quelque chose qui l'ouvre vers l'irrationnel. Je pense que l'art permet justement d'exprimer ce qui échappe aux codes de la rationalité...Comment résumerais-tu tes principales thématiques ?
La Nature avec sa force incontrôlable qui défie ce que les humains essayent de lui imposer, l'étrangeté dissimulée derrière l'apparente normalité des êtres, les différentes façons qu'ont les hommes d'exprimer ce qui les dépasse… Le côté organique des choses m'attire car il s'exprime naturellement, sans se cacher derrière le polissage sophistiqué que lui offre la technologie.Et cette exposition ?
Elle montre la quasi-intégralité de mes travaux depuis quinze ans en matière de création graphique. J'ai juste choisi de tout montrer, sans axe particulier.Nuvish. Jusqu’au ven 4 avril, à la Galerie L’Étranger

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 17 octobre 2023 L'édito du Petit Bulletin n°1221 du 18 octobre 2023.
Mercredi 6 septembre 2023 C’est littéralement un boulevard qui s’offre au cinéma hexagonal en cette rentrée. Stimulé par un été idyllique dans les salles, renforcé par les très bons débuts de la Palme d’Or "Anatomie d’une chute" et sans doute favorisé par la grève affectant...
Lundi 24 avril 2023 Le secteur culturel grenoblois s’empare, depuis peu mais à bras-le-corps, du sujet épineux de la transition écologique. Mobilité des publics, avion ou pas avion pour les tournées des artistes, viande ou pas viande au catering, bières locales ou pas...
Lundi 13 février 2023 Dans la catégorie humoriste nonchalant, on demande le pas encore trentenaire Paul Mirabel, drôle de Zèbre (c’est le nom de son spectacle) qui cartonne depuis (...)
Lundi 16 janvier 2023 Trois soirées électro à Grenoble pour faire bouger tes nuits : Ed Isar le 24 janvier à la Bobine, Umwelt le 27 janvier à l'Ampérage et une Semantica Records night le 28 janvier à la Belle Électrique.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X