Des mots, du mouvement

Phoebe Killdeer née en Australie, a vécu à Londres, au Zimbabwe, en Espagne, à Paris, a débute par le hip hop, et chanté dans Nouvelle Vague. Elle sort son premier album solo Weather’s coming nerveux, mouvementé, un rock sombre. Propos recueillis par Séverine Delrieu

Petit Bulletin : Premier album solo. Qu’aviez-vous envie de dire ?
Phoebe Killdeer :
Beaucoup de choses. Cela fait dix ans que je suis dans la musique, ce qui m’a permis différents voyages et rencontres. Cet album est un peu un résume de cette période. Certains morceaux sont vieux, d’autres récents. Mes chansons racontent ce que cachent les êtres, leurs fragilités, ce que moi je trouve beau et très humain.Votre album est voyageur : influences, couleurs, styles. Comment avez-vous unifié ?
Grâce au traitement du son. A la fin de l’enregistrement, je n’étais pas satisfaite du son général : il n’était pas assez vivant. Il faut dire que l’enregistrement s’est fait rapidement, et avec peu de moyens. Mon manager a pensé à apporter quelqu’un d’important dans le mixage. Nous avons contacté Oz Fritz qui travaille avec Tom Waits. Et j’adore Tom Waits. Oz Fritz a réussi à ramener tout ensemble.L’inquiétude, la nervosité sont les tonalités de l’album…
En fait, oui c’est sombre à l’écoute. Mais les chansons sont plus ambiguës. Par exemple Looking for a man peut être triste ou drôle. C’est à la fois un cri, ou bien une prostituée qui s’exprime et encore d’autres choses. Je cherche à ce qu’il n’y ait pas d’évidence. D’ailleurs, les gens projettent leur propre histoire dans les morceaux, ils se les approprient. Quand j’écris, je focalise sur les sentiments que l’on ressent tous, car cela part de l’observation.Quelle place ont les mots dans le processus de composition ?
C’est la première chose qui m’a attiré. Les mots. Puis le son, le mouvement, l’image, l’aspect cinématographique plus généralement et la relation entre tous ces éléments. Mais c’est vrai que j’adore les mots. J’ai envie de grandir avec eux. Je suis fascinée par les personnes qui manient les mots à merveille. Ce a quoi je ne parviens pas encore car je ne parle ni très bien l’anglais ni très bien le français.Mais vous avez la richesse de celle qui a vécu sur plusieurs continents.
Je me sens de nulle part. Cela me donne de la distance, et du coup, j’apprécie les langues d’une autre manière.Y a t-il une recherche scénique particulière en concert ?
J’ai été danseuse. Puis ingénieur du son pendant 7 ans. Je voyais les groupes défiler tous les soirs et j’étais frustrée : aucun d’effort scénique. Les chansons doivent vivre. Je travaille l’image, le mouvement du corps. C’est en construction, mais c’est que je veux développer.Album : Weather’s Coming, chez PIAS

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