F for Fake

Rétro / Rec s’inscrit dans la longue tradition du fake (faux) cinématographique, un genre qui traverse les genres cinématographiques, mais qui est vieux comme… La Sortie des usines lumière ! En effet, le premier film de l’histoire du cinéma est-il une mise en scène ou les frères Lumière ont-ils vraiment filmé leurs ouvriers à la fin de leur journée de travail ? De ce pêché originel, les plus grands cinéastes vont tirer d’infinies déclinaisons…
En 1922, le Danois Benjamin Christensen signe Haxan, un documentaire bidon mais crédible sur la sorcellerie à travers les âges, avec de fausses archives et des reconstitutions au réalisme poussé. L’inspiration secrète du faux document sur l’alien de Roswell ?
Dans le même esprit, l’Italien Z Ruggero Deodato frappe très fort en 1981 avec Cannibal Holocaust, où des journalistes disparus en Amazonie ont laissé derrière eux des cassettes vidéos où l’on découvre qu’ils ont été tués et bouffés par une tribu cannibale. Tellement réaliste qu’un procès eut lieu où les acteurs durent témoigner à la barre pour prouver qu’ils étaient encore vivants !
L’imposture a fait école puisque les deux réalisateurs du Projet Blair witch ont carrément pompé le principe, faisant croire aux spectateurs que les cinéastes amateurs du film avaient réellement disparu lors de leur excursion !
Quitte à berner le spectateur, on préfère quand c’est fait avec humour comme dans C’est arrivé près de chez vous et son faux tueur au naturel désarmant, ou encore quand Woody Allen invente l’homme-caméléon Leonard Zelig avec force archives détournées et témoignages d’intellectuels ou de scientifiques…
Ou encore les démarches sympathiques de Cédric Klapisch et Peter Jackson. Le premier fait un vrai-faux portrait d’Etienne Jules Marey dans Ce qui me meut, l’autre s’intéresse à Colin MacKenzie dans Forgotten Silver. Les deux se revendiquent comme les vrais inventeurs du cinéma, mais seul le premier à exister ! Et pourtant, c’est le film de Jackson qui sonne le plus vrai…
Mais le plus grand faux cinématographique reste celui d’Orson Welles : dans F for Fake (Vérités et mensonges), le cinéaste désigne le mensonge au spectateur pour mieux, dans sa dernière partie, le prendre au piège de l’illusion. Comme le chantait Dominique A. : «Je fais un bien triste métier, je suis un faussaire, qui le sait ?».CC

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