GAL

De Miguel Courtois (Esp, 1h45) avec José Garcia, Natalia Verbeke...

Dans la lignée de son remarqué El Lobo, Miguel Courtois nous dévoile une nouvelle facette ambiguë de l’Histoire espagnole récente. Soit la découverte, par un duo de journalistes (le personnage de José Garcia s’inspire fortement de Melchor Miralles, fondateur d’El Mundo et producteur du film), des liens très ténus de représentants des forces de l’ordre et du gouvernement avec le mystérieux Groupe Antiterroriste de Libération, réseau nébuleux voué à décimer les rangs de l’ETA (et quelques civils innocents au passage), à blanchir de l’argent, à enrichir de sombres crapules ravies d’accomplir les basses œuvres.
Pour traiter ce monumental sujet, aux résonances encore douloureuses en Espagne, Miguel Courtois a fait appel à Antonio Onetti, son scénariste d’El Lobo, lequel trousse un canevas scénaristique relativement similaire à coups de flash-forward et de flash-back, pièces opaques d’un puzzle narratif se reconstituant in fine pour faire sens.
Mais la relative retenue formelle qui faisait la sève de ce précédent coup d’essai est mise à mal par un goût accru du spectaculaire, de la fuite en avant dans le divertissement au détriment de la portée du récit. Dialogues filmés caméra à l’épaule, assassinats au ralenti, responsables politiques adeptes du cigare, rédacteur en chef intègre partant sous les applaudissements de ses employés, love story en cerise sur le gâteau…
GAL expose son hallucinante histoire au prix de nombreuses concessions, mais parvient à fasciner entre deux (légers) soupirs, grâce, en particulier, à la performance mémorable de Jordi Molla (vu en trafiquant paroxystique dans Bad Boys 2) dans le rôle d’Arizza. Un ripou odieux, misogyne, ancien fasciste, promu homme de main ultime d’une raison d’État peu reluisante ; le centre névralgique des enjeux dramatiques d’un film étouffant dans son paradoxe de vouloir plaire à tout prix, en dépit de la noirceur de son sujet.
François Cau

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