Et puis les touristes

De Robert Thalheim (All/Ang/Pologne, 1h25) avec Alexander Fehling, Ryszard Ronczewski…

Sven est amer. Il voulait faire son service civil à Amsterdam, mais faute de place, on l’a envoyé à Auschwitz où, entre autres tâches, il doit s’occuper de Krzeminski, vieil homme défiant à son égard, survivant d’un camp de concentration partageant son expérience avec les visiteurs locaux. Au cours de cette année passée dans ce lieu écrasé par le poids de l’histoire, dont l’essentiel de l’activité économique se partage entre le “tourisme“ et l’usine allemande du coin, Sven va progressivement accepter que la vie puisse continuer à animer ses habitants coûte que coûte, mieux, il va pleinement comprendre les enjeux du fameux devoir de mémoire. Après la chronique familiale de Tout ira bien, Robert Thalheim s’attaque à un sujet pour le moins épineux, d’inspiration partiellement autobiographique – le réalisateur s’est en effet retrouvé dans la position de son héros. Il le fait avec tact, collant au plus près de ses personnages.
Mais derrière cette pudeur, traversée d’éclairs de sensibilité jamais affectés, se dresse un enchevêtrement de constats abordés avec finesse. Sans le manichéisme pompier un temps redouté, Robert Thalheim dépeint avec acuité la réalité socio-économique de cet espace voulu au-delà du temps : la commémoration des victimes se heurte à l’incompréhension des nouvelles générations, les gardiens de la mémoire voient leur rôle se vider de leur sens au nom d’impératifs absurdes. Au gré de ces décalages, Thalheim parvient même à greffer de discrètes touches d’humour, véritables tours de force confondants de justesse. Unique bémol, une fin abrupte, et de fait démonstrative dans son message final.François Cau

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