Les dictatures

Elie Karam, auteur libanais a écrit le subjuguant et très dur Parle-moi de la guerre pour que je t’aime suite à une chantier d’écriture à Beyrouth en 2005. Un texte à la fois très actuel et intemporel.
L’auteur y aborde les questions de la dépendance à la violence après la guerre, de l’exploitation familiale à travers un huis clos mortifère réunissant dominants et dominés (le Général, Zoufa, Eva, Mardakouch, Yannsoune), anciens et éternels soldats, frères et sœurs brisés, drogués rejouant sans cesse les mêmes scènes addictives pour certains. Autre univers fermé, concentrationnaire, où la brutalité et la violence se cachent derrière des mises en scènes répétitives, éternelles, le très étonnant et métaphorique Himmelweg de l’auteur espagnol Juan Mayorga. Près de Berlin, durant la deuxième guerre mondiale, un inspecteur de la Croix-Rouge visite un camp de concentration sur lequel il écrira un bon rapport.
Il faut dire que tout à l’air calme dans la cours malgré une sensation constante de fausseté. Les hommes y sont bien traités, les enfants, les amoureux semblent heureux, les phrases sont policées. Le commandant du campement, homme cultivé et sensible, pousse même le visiteur à prendre des clichés. Evidemment la mise en scène est énorme : les prisonniers contraints de jouer des rôles pour survivre, se livrent à des séances de répétitions serrées. Le texte interroge sur nos actuelles problématiques, la manipulation, la transformation de l’histoire à des fins politiques, à travers la métaphore de la représentation théâtrale. Dans Araberlin de la tunisienne Jalila Baccar, ceux qui parlent oscillent entre personnage et comédien, comme pour s’extraire. Là aussi, la chose théâtrale est au centre de la pièce. Néanmoins, la pièce propose des tranches de vies plus ancrées dans l’actualité, plus réalistes. Berlin. Mokhtar, étudiant en architecture libano-palestinien accusé d’appartenir à une organisation terroriste, disparaît. Sa sœur, mariée à un allemand et son amie se voient alors rejetées, confrontées au racisme. La haine de l’islam, la bêtise, la méchanceté et les lâchetés se réveillent.SDLecture de Parle-moi de la guerre pour que je t’aime le mar 27 mai à 20h, Lecture de Araberlin le ven 30 à 20h, lecture de Himmelweg le 31 mai à 20h au Théâtre 145

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