Anti-folk mon amour

Folk / Le Label anglais Rough Trade est aujourd’hui un des plus importants viviers d’artistes regroupés sous l’étiquette Anti-Folk, un mouvement musical qui a vu le jour à New York dans les années 80, subtile conjugaison de Punk et de Folk américaine.
À 33 ans, le New-yorkais Jeffrey Lewis en est l’un des principaux ambassadeurs. Depuis son premier album The Last Time I Did Acid I Went Insane en 2001, 7 ans se sont écoulés, 4 albums ont été produits et diverses collaborations réalisées, notamment avec Kimya Dawson des Moldy Peaches, autre figure emblématique du mouvement. Jeffrey Lewis ne manque assurément pas de talent ni d’envies. Une maîtrise de lettre en poche à 22 ans, chanteur, compositeur, interprète (il vient de sortir un album entièrement consacré à des reprises en folk de Crass, groupe anarcho-punk britannique de la fin des années 70), notre esthète s’est aussi improvisé dessinateur de bandes dessinées. Il a d’ailleurs réalisé sa propre série, Guff, renommée quelques temps plus tard Fuff. Dès ses premiers essais, Jeffrey Lewis a grandement été épaulé par son frère Jack, qui a participé au chant ou à l’écriture de plusieurs titres sur les 3 premiers albums. Les chansons, aujourd’hui jouées en live par les deux mélomanes, résultent d’une savante combinaison de pop brute, de punk acide et de tradition folk.
Batterie, basse, bidouillage de pédales de guitare, chœurs pop dignes des Fab Four, les deux frangins sont heureux sur scène, et procurent un set réjouissant, alternant morceaux bruts et rapides avec balades plus calmes, reposantes. Jeffrey nous conte des chroniques de ce monde, à la fois tragiques et comiques mais toujours pleines d’espoir. Le gang Lewis, aujourd’hui en tournée en Europe, viendra poser son bricolage folk ce jeudi sur la scène d’EVE.Patrice CoeytauxJeffrey & Jack LewisJeu 5 juin à 20h30, à EVE (campus)