Les temps des Gitans

Initié par la Chaufferie, le Festival Mémoire et Cultures Tsiganes croise lors de sa 4ème édition, concerts, films, conférences, contes, expositions pour mieux comprendre un peuple tsigane, toujours stigmatisé. Séverine Delrieu

Pour acquérir des connaissances exactes sur le peuple tzigane, un passage prolongé par le remarquable exposition intitulée « Les gens du voyage» à la Bibliothèque Abbaye-les-Bains, s’impose. Montée par le MRAP (mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples), elle permet de faire le point sur l’histoire, les origines, la culture, le mode de vie, et la diversité du peuple tsigane. Elle détaille aussi les persécutions rémanentes dont les tsiganes furent victimes à travers le temps, et leurs conditions de vies actuelles, des vies de parias... Sur une dizaine de panneaux, rapprochant textes, et photographies, ces différents aspects sont abordés de manière didactique et engagée. Tout d’abord, les chercheurs s’accordent sur l’origine des tsiganes : elle est indienne, comme nous, les autres peuples européens… Les tsiganes amorcent leur migration vers le Xème siècle. Ils connaîtront des périodes favorables, et beaucoup d’autres, faites de persécutions. La période particulièrement tragique fut celle de leur extermination par les nazis. Un génocide, au fond, encore jamais reconnu. De plus, les tsiganes prisonniers, furent libérés qu’en 1946, après les autres peuples… Aujourd’hui encore, ils subissent dans toute l’Europe, rejets, expulsions, contrôles de police, harcèlements pour les éloigner. Pourtant leur mode de vie, en groupe, se base sur la solidarité entre eux, le respect et le partage humain, particulièrement autour de la musique et du chantSons et musiques
Une liste non-exhaustive des artistes tziganes connus, s’avère à ce titre, dressée en fin d’exposition. Evidemment, le nom de Rona Hartner, la chanteuse et comédienne et invitée du Festival, brille au milieu d’autres personnalités reconnues. La plantureuse princesse tzigane, après avoir donné une master-class de chant, tiendra son live dans le jardin de la Chaufferie le 14 juin. Concert sous les étoiles, au cours duquel elle égrènera de sa voix transformiste, les titres très voyageurs de Nationalité Vagabonde, son dernier opus. DJ Tagada improvisera au Bar de la MC2 ce même soir, avec des sons gypsy, electros, tziganes, balkaniques et klemzer. On pourra voir où revoir Latch Drom de Tony Gatlif, un voyage aux sources de la culture rom à la Chaufferie. Un film suivi d’une Conférence culture musicale avec Alain Weber, le conseiller musical du film.Festival Mémoire et Cultures Tsiganes du 12 au 14 juin, lieux divers (détails en page agenda)www.regie2c.com