Reconversion Intime

Le dernier opus de Fink, “Distance and Time”, est un album acoustique, aéré et assurément folk, hanté par le background electro de l’ex DJ de Brighton. Une illustration saisissante d’un jardin secret truffé d’humanité. Le 25 juillet sur la scène du Cabaret frappé, aux cotés de Zita Swoon. Patrice Coeytaux

Après Biscuits For Breakfast sorti en 2006 sur le respectable label Ninja Tune, l’ex-DJ de Brighton Fink nous a offert l’an passé Distance and Time, le deuxième volet de sa reconversion en chanteur folk. Un disque épuré, moins synthétique, à la fois relaxant et étouffant, qui révèle la sincérité avec laquelle Fink nourrit ses compositions. Produits par Andy Barlow du groupe Lamb, les 9 titres de Distance and Time sont essentiellement acoustiques. Le chanteur a abandonné en chemin les dernières couches electro qui subsistaient encore sur Biscuits For Breakfast, retournant ainsi à un folk originel, à la limite du guitare-voix. À l’écoute, il y a une gêne palpable, un malaise indescriptible, qui révèle la timidité de Fink à déballer son intimité. En équilibre constant, notre trapéziste dessine un univers acoustico-mélancolique dans lequel se profilent des mélodies de voix fébriles mais faussement hésitantes, qui rappellent celles de Tony Dekker de Great Lake Swimmers et même Jeff Buckley. Comme par exemple dans This Is The Thing ou encore If Only, une berceuse hantée de soul et de blues qui dévoile son talent de songwriter. On discerne parfois encore une ambiance électronique, comme dans Trouble’s what you’re in et Blueberry pancakes, un titre qui débute par un battement sur lequel se greffent voix et basse, et qui glisse lentement vers une rythmique Dub.Perte de repère
Recueil autobiographique, Distance and Time pousse Fink dans ses retranchements, mettant à nu ses peurs et regrets, et propulsant l’auditeur dans un lieu intemporel. L’univers graphique est à l’image de la musique. La pochette de Distance and Time ne ressemble à aucun “cliché” du genre. Pas de vieille photo sépia des années 60 ni de pur produit de réalisation graphique. Fink donne l’impression de jouer sur les deux tableaux à la fois, errant entre ces deux mondes, pour finalement se laisser flotter en son milieu, tout en gardant cette forte identité qui le place déjà parmi les futurs grands. Cas rare, on saluera au passage la confiance que le label Ninja Tune porte à ses artistes en leur permettant une totale liberté artistique. Il faut dire que ça fonctionne plutôt bien.FinkVen 25 juillet, au Cabaret Frappé

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