Alerte ! un festival disparaît

Cette année sonne le glas pour les Jeudis des Musiques du Monde. Ces belles soirées d’été dans les jardins des Chartreux vont disparaitre. Elles étaient là comme de grands moments de rassemblement autour de musiciens d’ici et d’ailleurs, tous talentueux. Mais voilà, les musiques dites “du monde” n’intéressent pas vraiment les financeurs et presque sans fracas, ces soirs d’été vont s’évanouir. Rencontre avec Jean-Sébastien Esnault, chargé de développement au CMTRA. Propos recueillis par Pascale Clavel

Petit Bulletin : 12 ans déjà que ces moments existent, quel a été le déclencheur ? Comment ne se sont-ils pas essoufflés ?
Jean-Sébastien Esnault :
À l’origine, c’est Jean Blanchard, directeur du Centre des Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes qui a proposé cet événement à la mairie du 1er. L’idée originale a été de proposer un festival d’un genre particulier, échelonné sur 2 mois, intégralement dédié aux musiques traditionnelles. Depuis quelques années, ces jeudis connaissent un nouvel essor, en accueillant de plus en plus d’artistes de renommée nationale et internationale. Le terreau artistique des musiques traditionnelles du monde est d’une richesse inouïe et se renouvelle sans cesse par l’émergence de nouveaux projets artistiques. Le CMTRA, financé depuis 18 ans essentiellement par l’Etat et en partie par la Région vient de se voir notifier une baisse de 50 % des subventions pour 2008 et un arrêt total pour 2009. Les Jeudis des Musiques du Monde 2008 seront les derniers Jeudis des musiques du monde. Cette édition revêt donc un caractère un peu particulier. Dans la programmation, vous passez du régional à la musique la plus éloignée de nous, comment réagit le public ?
C’est une volonté affirmée que de considérer les musiques traditionnelles issues des régions de France dans le vaste ensemble des musiques traditionnelles (du monde donc) sans les distinguer particulièrement en deux catégories. Les musiciens de Maronner qui jouent le 24 juillet habitent le 8e arrondissement de Lyon et pratiquent le maloya, une musique qui vient de la Réunion, à plus de dix mille kilomètres. La réaction du public est toujours positive parce qu’on lui propose la découverte d’une musique particulière, parfois inédite. On s’attache aussi à surprendre le public non averti et à prendre le contre-pied des stéréotypes qu’on associe souvent aux musiques traditionnelles : triste, vieux, désuet, mou, “gentillet”… Pour cette dernière saison, avez-vous un coup de cœur, un petit bijou venu de nulle part ?
Un coup de cœur particulier pour Carina Salvado qui chante le fado dans son projet Um Fado et qui sera en concert le 10 juillet. Cette lyonnaise a une voix incroyable, une sensibilité à tomber et une façon de se mettre le public dans la poche déconcertante... C’est sans doute la découverte “Rhône-Alpes” la moins connue, au potentiel artistique énorme et dont on espère vraiment qu’elle va exporter son talent loin de “nos” bases, dans un répertoire et une musique – le fado - où il n’y a que très peu d’ambassadeurs.Les Jeudis des Musiques du Mondedu 3 juillet au 28 août, au jardin des Chartreux, Lyon (Rhône)

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