Berlioz, ce slave

Le festival Berlioz s’est installé la Côte-Saint-André, depuis 15 ans. Berlioz est né là, dans cette petite bourgade au charme désuet et chaque année, c’est un événement attendu par un nombre croissant de mélomanes en tous genres, de l’amateur qui picore là où la musique est bonne au romantico-Berliozien radical. Un festival qui dure, qui rassemble et qui jouit d’une belle aura internationale. Depuis l’origine, la Côte-Saint-André s’emploie à programmer tout ce que Berlioz a composé, tout ce qui touche de près ou de loin ses passions voire ses obsessions. Cette année, le festival propose une incursion dans l’âme slave. Berlioz, musicien-voyageur, a parcouru l’Europe de l’est et la Russie où ses œuvres – très controversées en France – ont connu un vrai succès. Hommage donc à cette sensibilité slave.
Quatre œuvres majeures seront données dans la cours du château Louis XI, comme une prouesse, comme un défi tant chacune est une super-puissance musicale en elle-même. Imaginez donc : le Requiem à l’orchestration époustouflante, Harold en Italie où l’alto discute inlassablement avec l’orchestre, les si douces Nuits d’été ou encore l’immense Damnation de Faust. Comme en osmose, viendront répondre à ces œuvres, des chef-d’œuvres de la musique russe : la renversante Liturgie de Saint Jean Chrysostome de Rachmaninov sera interprétée par le Chœur Dumka de l’Académie Nationale de Kiev, les chambristes du Festival déclineront un programme autour de Tchaïkovski, Glinka et Dvorak. Et pour couronner le tout, les interprètes invités sont remarquables d’inventivité artistique, il suffit d’égrener leur nom pour qu’il évoque l’excellence : Minkowski ; Krivine, Duchable. Berlioz est à son aise.Pascale Clavelfestival berliozDu 19 août au 1er septembre, à la Côte-Saint-André (Isère)