Les collines ont des yeux

Pour sa quatorzième édition, la ligne éditoriale du festival stéphanois des 7 Collines demeure inchangée, et se paie même l’effronterie d’élargir encore un peu ses horizons. Soit une manifestation pluridisciplinaire (où sont proposés cinéma, théâtre, danse, cirque, et cette année musique, avec un live de la talentueuse blues girl Asa pour ouvrir les festivités en beauté), dépassant le simple stade d’animations citadines estivales par le souci de recherche caractérisant sa programmation. Dans chaque discipline, les artistes choisis ont en commun de brutaliser leur médium respectif, de bousculer les conventions pour, si ce n’est trouver de nouveaux moyens d’expression, tout du moins faire évoluer leur pratique vers des sentiers inexplorés.
Comme peut en témoigner leur programmation cinéma, axée sur de remarquables formalistes chevronnés (Andrew Niccol, King Hu, Jim Jarmusch, Wes Anderson, les frères Coen) ayant à cœur de revisiter le patrimoine cinématographique par des traitements visuels et narratifs hautement singuliers. Du côté des circassiens, l’accent est mis sur des créations lorgnant vers l’intimité, avec le Smaller, poorer, cheaper de la compagnie Acrobat et le solo Un cirque plus juste des finlandais du Circo Aereo. Pour ce qui est du théâtre, on attend beaucoup de la pièce espagnole El caso del espectador, thriller comique jouant sur deux niveaux de lecture scénique ; et enfin pour la danse, on retiendra l’intrigante proposition de l’autrichien Chris Haring, Running Sushi, où les spectateurs sont invités à composer eux-mêmes l’ordre des tableaux comme dans un sushi bar, ou encore la performance très charnelle du bulgare Ivo Dimchev dans son Lili Handel.FCFestival des 7 collinesDu 2 au 11 juillet, à St-Etienne et alentour (Loire)