Death, la vie… à quel prix !
(Vertigo / Panini)
À la fois romancier, scénariste et auteur de comic books, Neil Gaiman s’est imposé au fil des années comme l’une des figures incontournables de la fantasy en Grande-Bretagne, avec des œuvres comme Sandman, American Gods, Stardust, ou Neverwhere. Son thème de prédilection : la rencontre d’un quotidien ultra-réaliste et d’un imaginaire féerique à la fois enchanteur et effrayant. Paru chez Vertigo il y a bientôt quinze ans, et réédité ce mois-ci chez Panini, Death est un one-shot (une histoire complète, par opposition aux séries régulières) qui résume à merveille l’univers hors norme de ce créateur d’exception. Un jour par siècle, la Mort prend forme humaine, pour mieux appréhender le sel des vies qu’elle enlève au quotidien. Sous les traits d’une jeune gothique excentrique, Didi, elle va faire la connaissance, au beau milieu d’une décharge publique, d’un adolescent désabusé et suicidaire, Sexton, qu’elle va embarquer dans une succession d’aventures extravagantes dans les rues de New York. La Mort peut-elle paradoxalement redonner goût à la vie ? C’est ce qu’on va découvrir au gré de péripéties improbables de squats interlopes en concerts underground, où la magie noire millénaire se confronte aux derniers fétichismes urbains… Dessiné par Chris Bachalo et Mark Buckingham (le grand Dave McKean se chargeant des couvertures), Death est une modeste mais franche réussite de la part de Gaiman, qu’on se réjouit de voir enfin rendue accessible aux lecteurs français.
DG
