Nature et culture

Dès que l’on dépasse la demeure blanche du peintre Hébert, après avoir laissé terrasses et fontaines, les jardins deviennent plus épais. Les arbres, des épineux hauts et larges, surplombent une pelouse verdie, formant ça et là des îlots d’ombre. Sous ces coins isolés du soleil, ces bosquets cachés, les sculptures de Cyrille André, neuf figures humaines, animales ou hybrides s’élèvent, monumentales. Des sculptures réalisées en atelier, qui trouvent dans ce contexte une pertinence. D’emblée, elles suscitent une inversion des rapports : ces créatures taillées dans du bois, à la facture brute, presque sciemment inachevée, occupent une place considérable, leurs présences écrasant celle du visiteur. Elles sont à la mesure des arbres du jardin : denses, mystérieuses. Ces densités nous renvoient à nous-mêmes car leurs postures sont universelles, leurs identités mal définies. Asexuées, sans visage, leurs identités se perdent. Ici, Un penseur imposant nous regarde ; plus loin Une Solitude adopte une position de repli, recroquevillée. Ces attitudes contemplatives, ou d’isolement, partagées par tous à un moment donné de son existence, nous sont renvoyées par l’ampleur des sculptures. Au milieu, l’Homme-Cerf, personnage mi-homme, mi-animal, plus travaillé, plus contemporain au niveau de la facture, implore le ciel. Debout et central, il apparaît comme le personnage clé de cette mise en scène. Enfin, une sculpture d’un chien enragé semblant sentir un danger, se tourne vers les autres sculptures, accentuant ainsi l’imminence d’une catastrophe.Résidence d’été / Cyrille André
Jusqu’au 6 oct, dans les jardins du Musée Hébert (La Tronche)

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