Sholay

L’univers de Bollywood vous intimide ? Vous ne savez pas comment l’aborder ? Le cinéma Art et Plaisirs vous enjoint cette semaine à faire le premier pas en découvrant l’un de ses films les plus mythiques. François Cau

Alors là attention, on a affaire à un monument populaire. Un film culte, dont le succès s’est instauré à la grâce d’un bouche-à-oreille qui lui a fait tenir le haut de l’affiche pendant cinq années d’affilée dans son pays d’origine. Un classique du cinéma d’exploitation, qui aura propulsé l’acteur Amitabh Bachchan au rang de dieu vivant, et dont la réputation n’aura même pas été entachée par un piteux remake tape-à-l’œil (Aag) sorti l’an dernier en Inde. Cette intimidation étant posée, revenons à l’argument du film : Jai et Veeru, deux bandits au cœur gros comme ça, sont appelés à la rescousse par un policier dont ils ont sauvé la vie quelques mois plus tôt. Leur mission : capturer le redoutable Gabbar Singh, chef d’un gang terrorisant une paisible bourgade. Comme souvent dans l’industrie bollywoodienne, le jeune réalisateur Ramesh Sippy s’inspire de prestigieux modèles (un zeste narratif des Sept Samouraïs, de grosses pincées de Sergio Leone dans la réalisation), et assortit sa première mise en scène d’une foi totale en son projet. Il est ainsi très facile de céder à l’incunable tentation du second degré face à cet incroyable objet, et ce dès la première pause musicale où les deux compères clament leur amitié au gré d’un morceau (Yeh Dosti) exagérément enjoué.Bollywood burn
Pour apprécier pleinement ce classique du cinéma masala (terme désignant à la base un mélange d’épices), il faut de préférence le voir dans une salle remplie majoritairement de fans indiens. Les cris de joie retentissent dès les premières notes du générique, redoublent d’intensité lorsque les noms des acteurs principaux défilent à l’écran. Les chansons sont reprises en chœur avec une ferveur peu commune, l’on se lève de son siège pour voir l’écran à travers la masse des danseurs improvisés. Chaque scène est vécue avec une intensité rare, telle réplique clé, tel bourre-pif du viril Amitabh Bachchan, telle démonstration de bravoure ou telle tentative de séduction provoquent des tonnerres d’applaudissements. La fameuse scène d’attaque du train et la superbe danse finale sur du verre brisé suscitent des sommets d’hystérie, comme si ses spectateurs ne les avaient pas déjà vu des dizaines de fois. On sort de la salle épuisé, mais doté d’un sourire béat, avec l’impression de redécouvrir les joies du médium cinématographique sous un nouveau jour, fou, franc et généreux.Sholay
De Ramesh Sippy (1978, Inde, 3h19)
avec Dharmendra, Amitabh Bachchan…
Ven 5 sept à 20h30, au Cinéma Art et Plaisirs (Voreppe)

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