Mathieu a bien eu raison de ne pas suivre sa vocation de départ. Après des études de commerce et un séjour de quatre ans à Budapest, il se retrouve à bosser dans une banque, la future voie de garage par excellence du libéralisme contemporain. Au sortir de cette expérience, il préfère répondre favorablement à la demande d’Ernesto, l’ancien patron du Code Bar, lui file un coup de main au bar pendant trois ans, et se familiarise décisivement avec la faune nocturne. Pendant ce laps de temps, il participe à l’organisation de quelques soirées au George V, la boîte de nuit gay et lesbienne historique de la ville de Grenoble ; quand l’opportunité de prendre la suite de Dédé à la gérance se présente, Mathieu saute sur l’occasion. Vient alors le temps d’imprimer sa marque à ce lieu emblématique : il décide de singulariser les ambiances de chacune des deux salles ; l’étage sera consacré à l’électro, tandis que la salle du bas restera dans une ambiance plus généraliste. Dans les derniers mois, Aymeric du Mark XIII et le DJ Lucky Jules font quelques sauts au George, se font inviter aux platines pour des sets rompant avec le son clubbing auquel le premier étage s’était habitué. Le public réagit si favorablement que la connexion se fait d’elle-même : Lucky Jules devient résident du George, joue son électro-tech foutrement dansante (aaaah, son petit remix du Banquet de Bloc Party…) tous les samedis, et le Mark XIII y organise ses soirées Just fUcking sound tous les deux mois. La première s’est tenue samedi dernier, et tout s’est excellemment passé, merci. Le temps d’une petite mise en jambes de deux morceaux, John Lord Fonda a gentiment tout déchiré. En janvier, David Carretta aura la lourde tâche d’être à la hauteur de ce set diabolique. On lui souhaite bon courage.Le George V
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