Exposition / La nouvelle exposition du Musée Dauphinois se propose, dans la lignée du travail de l’ethnologue Eugénie Goldstern, de nous faire découvrir comment l’homme a pu imposer les conditions vitales d’un habitat dans le contexte pas toujours très évident des Alpes. Tout part d’une intention pédagogique et un rien didactique – le visiteur, passée une première salle évoquant non sans une certaine ironie le climat précaire de l’Arc alpin, pourra ainsi se familiariser avec les différents types d’habitats rudimentaires (le tipi, la cabane d’alpage et le refuge) ayant jeté les bases de la survie dans ce milieu naturel gentiment hostile. La deuxième salle introduit un regard plus contemporain et distancié sur des habitants d’aujourd’hui : la photographe Marie Dorigny s’en est allée tirer les portraits de familles suisse, italienne, autrichienne et française, ayant toutes en commun une relation plus poussée au vivre ensemble, du fait notamment de leur relatif isolement. Il transpire de ses photographies une humanité touchante, une suspension hors du temps d’une sérénité jamais mise en scène, qu’on retrouvera dans la dernière salle, dévolue aux expériences de vies collectives récentes. Après une imposante collection de maquettes reconstituant les différentes tentatives d’architectures alpines, on est donc confrontés aux expériences de vie collective, des essais de Saint-Véran en 1950 et à la Villeneuve grenobloise dans les années 70 (il est d’ailleurs édifiant de constater le décalage entre les intentions utopiques de départ et l’enclavement présent de ce quartier) jusqu’au projet suisse de Plan-les-Ouates, convaincante alternative à nos propres us en la matière.
FCHabiter
Jusqu’en juin 2010, au Musée Dauphinois
