En avant, marche ! (bis)

Après la MC2, la Rampe et le Théâtre municipal la semaine dernière, l'Heure Bleue et l'Hexagone ont dévoilé leurs programmations. Qui, quand, quoi, où, comment ? On vous donne un léger aperçu ici avant notre traditionnel panorama de rentrée. Aurélien Martinez

«Une programmation politiquement engagée». C'est par ces mots que Vincent Villenave, directeur de l'Heure bleue, résume sa nouvelle saison. Dans une période un peu trouble (notamment financièrement, mais on y reviendra plus bas), il souhaite offrir un espace de liberté aux artistes, et notamment aux plus politiques. Le meilleur exemple ? La continuité du partenariat avec le Vox International Théâtre, compagnie en résidence à Saint-Martin-d'Hérès. Ou plutôt en «permanence» comme l'affirme son directeur Guillaume Paul. Comprendre que l'artiste souhaite tisser un lien particulier avec la ville et ses habitants, qu'il avait notamment associés à sa dernière création U-topie. Pour la prochaine, baptisée Kabaravan, il investira le parvis de l'Heure bleue avec un spectacle en extérieur dont on ne sait pour l'heure pas grand chose (il sera donné fin mai 2010). Guillaume Paul toujours jalonnera la saison avec des « apéro cabaret Vox » certains soirs de spectacles, avant les représentations, pour donner un aperçu de son travail au public. Sinon, dans la programmation 2009-2010, on retrouve aussi d'autres pontes locaux : Bruno Thircuir de la Fabrique des petites utopies présentera son nouveau spectacle Tour Babel, Pascale Henry montera un texte haïtien dont Vincent Villenave a dit le plus grand bien, Magie noire par l'Ophelia Théâtre reviendra sur la vie dans les favelas de Recife... Quelques autres spectacles nous ont aussi semblé renfermer un sacré potentiel : Réclame de la Droguerie Moderne Théâtre (fin septembre, hors les murs) sur la création d'un spectacle subventionné par un supermarché, ou encore Les bas fonds par la compagnie l'Apethi, d'après l'œuvre de Maxime Gorki (sur la vie des laissés-pour-compte de la société). Niveau musique, notons la venue du grand Idir en mai, et la nuit éléctro fin avril (de 20h à 9h du matin) organisée dans le théâtre par l'association Hadra.Du côté de Meylan
Une quinzaine de créations sur une trentaine de spectacles, l'Hexagone de Meylan place sa saison sous le signe de la nouveauté (elle sera dévoilée au public mardi prochain à 19h). Notamment en lançant la résidence d'Adrien Mondot (photo), artiste circassien au langage poétique impressionnant, utilisant avec une pertinence fabuleuse l'outil vidéo (comme vous l'aurez compris, on l'aime bien cet Adrien !). Sa première création dans les murs de la maison sera pour fin janvier, avec Cinématique de la chute. Autre création qui nous fait saliver d'avance, celle du chorégraphe Mathurin Bolze (ceux qui se sont rendus la semaine dernière aux Soirées de la MC2 ont pu découvrir son impressionnant Ali). Car Mathurin, en plus d'être un artiste talentueux, travaille pour ce spectacle avec le scénographe Goury, qui nous avait littéralement transcendés il y a quelques mois avec Julie Bérès dans Sous les visages. Sinon, niveau autres temps (hypothétiquement) forts, citons pêle-mêle Richard III par David Gauchard (ceux qui se souviennent de son magnifique Hamlet, Thème & variations associant Shakespeare, hip-hop et électro doivent se sentir tout émoustillés) ou encore Agwa & Correria de la Cie Käfig. Et que les fans de Wajdi Mouawad se préparent : Littoral, sa dernière création assez agréable (comme quoi !), sera présentée en novembre ; alors que pour les plus courageux, l'Hexagone propose un voyage à Chambéry afin d'assister à l'intégrale Littoral-Incendies-Forêts en décembre – dix heures tout de même. Une belle saison en perspective, même si le directeur Antoine Conjard tempère l'enthousiasme généralisé. En effet, il s'inquiète des baisses de subventions allouées à l'Hexagone (et plus généralement au monde culturel local) par le Conseil général. Car ce dernier taille dans le budget d'un des théâtres les plus actifs en termes d'activités pédagogiques et d'accompagnement des publics. L'Hexagone devra ainsi se passer de 12 692 euros sur trois lignes (les Rencontres-i, le fonctionnement du lieu et surtout le poste culture et lien social), alors qu'aucune autre collectivité publique ne peut pour l'instant compenser ce manque à gagner. Au moment où la crise incite les pouvoirs publics à faire des économies tous azimuts, sacrifier la culture n'est pas forcément la meilleure idée au monde.

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