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Pop / Le chanteur pop masqué, en pleine tournée européenne pour présenter son cinquième album "Pre-code Hollywood", s’arrête à Grenoble le temps d’une date événement.
Dans le monde impitoyable de la pop – où il faut parfois plus jouer des coudes que de son instrument – porter un masque est un bon moyen de connaître la gloire. Un paradoxe que ne renieront pas les Daft Punk, bien sûr, encore moins les Residents dont le mystère passionne plus que leurs expérimentations sonores (non, ce ne sont pas les Beatles derrière ces gros yeux flippants). En s’affublant d’un troublant collant blanc dès son deuxième album solo, le Néo-Zélandais Jonathan Bree a certainement flairé qu’à l’heure de Youtube, l’image compte tout autant que la musique dans l’éclosion d’un hit planétaire. Avec 28 millions de vues sur la plateforme suscitée, le clip de You’re so cool, sublime étendard du mirifique album Sleepwalking sorti en 2018, a gagné le pari de sortir la pop indé la plus exigeante qui soit de son cocon de fans avertis. Noir et blanc glauque au grain soviétique, danseurs hallucinés, chanteur anti-jeu de scène, musiciens masqués et coiffés de perruques 60’s… Et cette chanson surtout, où les violons basculent sans arrêt en équilibre précaire, où le riff simplissime s’expose aux cordes pizzicato, où la voix de Bree appose son ineffable mélancolie… Difficile de résister tellement tout est subtil, inédit, imposant, sans une once de forfanterie.
Un album avec Nile Rodgers
Malgré ce tube, et son apparition dans le duo tabagiquement célèbre The Cigarette Duet avec son amie Princess Chelsea, Jonathan Bree n’est pas un nom qui parle à grand monde. De style casanier, il ne donne quasi pas d’interviews et n’aime rien d’autre que composer de la musique dans son studio d’Auckland, rare et discret. Alors c’est un événement de pouvoir l’applaudir à Grenoble, dans l’intimité du Ciel qui porte si bien son nom depuis qu’il accomplit ce genre de miracle. L’occasion de découvrir le nouvel album de Bree, Pre-Code Hollywood, produit par Nile Rodgers (Get Lucky de Daft Punk, Let’s Dance de Bowie, Like a virgin de Madonna, c’est lui). Un album plus électronique, plus pop aussi, où le Néo-Zélandais se réinvente un peu : il ne manquait plus que ça !
Jonathan Bree dimanche 23 avril à 18h au Ciel, 12€/15€
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