Édito / L'édito du Petit Bulletin Grenoble n°1218 du 6 septembre 2023.
Tremble, milieu culturel : le changement c'est maintenant, comme disait l'autre ! Yannick, la perle cinéma de l'été signée Quentin Dupieux, nous a ouvert les yeux. Terminée, la passivité somnolente ! Finis, les applaudissements polis ! Exit, les justifications foireuses ! Adios, la gentillesse fausse ! Devant Yannick (magistral Raphaël Quenard), qui s'insurge de la nullité de la pièce à laquelle il assiste, les souvenirs frustrants nous reviennent.
Elles sont encore là (doigt au niveau de la glotte), les 2 heures de massacre d'un classique séculaire sous prétexte de "modernisation". « Vââââ, je ne te hais poiiinnnt », déclamé d'une voix mi-dramatique mi-chevrotante, sur fond de tecktonik, un soir d'hiver à 22h. Et en milieu de semaine, en plus ! Le rouge nous revient aux joues en repensant à la gêne brûlante devant ces danseuses pas meilleures que les copines du modern'jazz, avec moues mollement inspirées en supplément. Et la colère ! Elle est toujours vive, la colère, après cette assourdissante pièce expérimentale pour laquelle on a traversé le département et gagné 24 heures d'acouphènes.
Finito ! Gare, il n'y a pas que les théâtres ; notre nouveau mantra s'appliquera aveuglément à toute forme proclamée artistique. Méfiez-vous, plasticiens fumeux, artistes vaseux, sculpteurs paresseux, musiciens merdiques, chanteurs pénibles, films pourris ! Le Petit Bulletin revient en pleine Yannick Mania !