À leurs mémoires

film / Avant d’écouter les textes choisis par le collectif Troisième Bureau pour Regards Croisés sur les questions de l’exil, et sur ses thèmes connexes de l’immigration, et de d’altérité, un cycle de films, Cinéma et Exil, précéde cette rencontre attendue. Rapprocher deux écritures, en l’occurrence cinématographique et théâtrale, outre permettre de croiser les regards, les points de vus, démontre que ces questions fondamentales, interpellent très largement artistes, penseurs, écrivains, réalisateurs. Troisième bureau a donc sélectionné trois documents pour ce cycle en amont des lectures : De l’autre côté de Chantal Akerman, Les Martyrs du Golf d’Aden de Daniel Grandclément (dont nous vous parlerons plus longuement dans le prochain PB), et le bouleversant et instructif Mémoires d’immigrés, l’héritage maghrébin, de Yamina Benguigui. Instructif, car dans le contexte politique actuel, ce film permet d’avoir accès à la vérité historique et de faire taire racisme et révisionnisme. Sorti en 97, le film construit en trois parties de 50 minutes chacune, est réalisé à partir de témoignages d’immigrés, de documents d’archives, d’interviews et de commentaires de divers fonctionnaires français. Les Pères, ceux “sélectionnés” par des recruteurs français sur leurs terres marocaines, tunisiennes ou algériennes – «la main d’œuvre malléable» - sont venus reconstruire la France de l’après deuxième guerre, et s’y sont installés. Les Mères sont les femmes arrivées dans les années 60 lorsque le regroupement familial fut mis en place : elles racontent leur rapport à la France. Les Enfants, ceux nés en France, se positionnent par rapport au vécu de leurs parents. En creux, à travers ces portraits toujours sensibles, la réalisatrice retrace la politique et le comportement de la France et des français vis à vis de la population maghrébine des années 50 jusqu’au milieu des années 90. Ce qui apparaît, outre que ces populations ont été niées, humiliées, en survivant, entre autre, dans des bidonvilles, c’est que les gouvernements successifs, n’ont pas anticipé les problèmes urbanistiques, économiques, humains et sociaux du fait de cette première immigration “violemment choisie”; problèmes qui aujourd’hui sévissent et brisent les habitants des banlieues, majoritairement peuplées d’immigrés. SDCYCLE CINÉMA ET EXILdu 23 au 25 mai, au Cinéma Le Club. Mémoires d’Immigrés le 24 mai à 19h45

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