«Je travaille à l'ancienne»

Entretien / Terry Gilliam, réalisateur de L’Imaginarium du Docteur Parnassus. Propos recueillis par CC

Petit Bulletin : Peut-on considérer le Docteur Parnassus comme votre alter ego de fiction ?
Terry Gilliam : Il y a une grande transparence, en effet. Quand vous faites des films, vous avez envie d’être George Lucas ou Steven Spielberg, de connaître un succès commercial… Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Je voulais atteindre le grand public, mais je me contente aujourd’hui de la qualité plutôt que de la quantité. Par ailleurs, j’avais oublié que la fin du film était un hommage à Méliès. Et j’ai appris hier soir que Méliès avait fini sa carrière en vendant des jouets devant une gare. Et cette gare, c’était la gare Montparnasse !Est-ce que le diable du film est une métaphore du costard-cravate hollywoodien ?
Non. Mister Nick est beaucoup plus intelligent ! C’est quelqu’un avec qui j’ai pris plaisir à vivre, contrairement aux executives des studios. Parnassus et Mister Nick se sont tellement fréquentés qu’ils ont fini par devenir amis. Mister Nick, comme tous les «bons» diables, connaît les faiblesses humaines et les utilise. Mais dans le fond, il est quelqu’un de très solitaire.En quoi la révolution numérique a-t-elle affecté votre manière de faire des films, sachant que vous avez commencé par des choses très artisanales avec les Monty Python ?
Cela n’a pas beaucoup changé. J’ai créé ma propre société d’effets spéciaux après Sacré Graal. On a commencé avec des maquettes, puis on s’est adapté à la révolution numérique. Aujourd’hui, j’utilise la meilleure solution technologique, et surtout celle qui a le meilleur rapport qualité/prix ! Beaucoup de cinéastes dirigent les acteurs et laissent le responsable des effets spéciaux faire un autre film de leur côté. J’aime tout faire moi-même, notamment être devant l’ordinateur, demander des modifications, des détails… Je travaille à l’ancienne, je suis le seul cinéaste sur le plateau.

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